Points saillants olympiques de nos anciens – partie 1

 

La célébration des sensationnelles performances de notre équipe de patinage artistique, en Corée, donne à tous nos anciens l’occasion de se remémorer de nombreux moments olympiques inoubliables. Qu’il s’agisse de l’exécution d’un programme sur la glace, de la participation dans les coulisses, de l’exercice des fonctions d’entraîneur ou de juge, les Jeux olympiques offrent une expérience unique.

Notre blogue des anciens évoque certains de ces souvenirs.

Megan Wing et Aaron Lowe – Moments olympiques 2006  à Turin, Italie

Megan Wing et Aaron Lowe, olympiques 2006  à Turin, Italie

Regarder ces touchants messages publicitaires, les histoires de grands athlètes et, bien sûr, le Canada remporter des médailles D’OR me rappelle les grandes amitiés que Megan et moi avons nouées, lorsque nous avons concouru aux Jeux olympiques de 2006, à Turin. Nous avons rencontré quelques patineurs de vitesse d’Équipe Canada, dont Denny Morrison et Jason Parker, et sommes restés très amis avec eux. Passer du temps dans le salon des athlètes avec des joueurs de hockey de la LNH, des patineurs de vitesse sur courte piste et des athlètes de divers sports a été une unique et superbe expérience. Nous nous souvenons surtout des athlètes, des moments sur la glace et du temps passé ensemble, pendant les Jeux olympiques. Nous étions heureux d’avoir présenté des performances sans faute dans chaque partie de l’épreuve, en particulier le soir de la danse originale. Ce soir-là, il faisait un temps fou dehors, il neigeait, pleuvait, grêlait, puis tout à coup le ciel s’est éclairci avec un beau clair de lune, tandis que dans la patinoire, beaucoup d’équipes faisaient des chutes et des erreurs inattendues. C’était certainement une soirée étrange pour beaucoup de gens. Pour nous, les trois semaines sensationnelles que nous avons passées aux Jeux ont valorisé nos 20 années de travail, de persévérance et de détermination.

 

Sally Rehorick – Tout feu tout flamme aux Jeux olympiques. Vivre l’exaltation, faire face à la pression* (Partie 1)

Sally Rehorick

Dès que j’ai appris la nouvelle, je savais que peu importe ce qui nous attendait, les Jeux olympiques d’hiver de 2002, à Salt Lake City, ne seraient pas les jeux féériques que j’avais espérés. Non, ce moment n’avait rien à voir avec l’épreuve de patinage artistique en couple. C’était le 11 septembre 2001. Le monde avait changé en quelques heures, à la suite des attaques contre le World Trade Center et le Pentagone aux États-Unis. Est-ce que les Jeux de Salt Lake auraient même lieu?

À titre de chef de mission à ces Jeux, je mettais au point notre programme à Salt Lake City depuis ma nomination, deux ans plus tôt. Je passais mon temps à apprendre à connaître nos athlètes et leurs entraîneurs, en visitant leurs lieux d’entraînement et en essayant tous les sports. Notre fin de semaine d’orientation prévue pour la centaine de membres environ, de notre personnel de mission à Calgary, dix jours après les événements de septembre 2001, était à présent le moindre de mes soucis. Au-delà de mes profonds sentiments et craintes à propos des conséquences de la tragédie aux États-Unis, de nombreuses questions avaient émergé sur les Jeux. Seraient-ils annulés? S’ils avaient lieu, est-ce que notre équipe serait en sécurité? Est‑ce que nos athlètes et leurs équipes de soutien voudraient même y participer? Est-ce que la sécurité serait si serrée et si menaçante que notre équipe n’aurait pas une bonne expérience? Et, en ce qui concerne la fin de semaine d’orientation à Calgary, la semaine suivante, est-ce qu’il y aurait des vols? Est-ce que mon personnel de mission voudrait même être là?

Ce n’est pas ce que j’imaginais pour les quatre derniers mois avant les Jeux, immergés dans la préparation aux situations d’urgence.

Mais, plus sur les Jeux de 2002 à Salt Lake plus tard. Il va sans dire que ce que nous voyons à la télévision pendant les Jeux ne reflète pas toujours les expériences sur place.

J’ai assisté à sept Jeux olympiques, six d’hiver et un d’été. À chacun, j’avais un rôle différent et, à trois d’entre eux, je m’occupais uniquement de patinage.

Albertville 1992, chef de l’équipe de patinage artistique

Les sports étaient répartis entre quelques villages alpins, chacun s’étant vu promettre sa part du gâteau durant la phase de soumission de ces Jeux, dans les Alpes françaises. L’équipe de patinage artistique était hébergée dans la charmante commune de Bride-les-Bains, à l’instar des patineurs de vitesse sur courte et longue pistes et quelques skieurs alpins. Nous étions à une bonne heure de route en autobus de la patinoire et d’autres sites se trouvaient dans d’autres villages à plus de 2 heures de route. J’avais déjà été chef d’équipe de quelques équipes de championnats du monde et d’événements internationaux, donc je savais comment faire les choses dans l’environnement d’un seul sport. J’étais toutefois mal préparée pour l’immensité des Jeux et les multiples échelons de décideurs dans le milieu olympique. À mon avis, les athlètes étaient au bas d’une très grande hiérarchie d’intérêts d’autres groupes et il était difficile de faire bouger les choses en leur nom.

La cérémonie d’ouverture a présenté une indication à cet égard. Le transport de notre village a eu lieu six heures avant le début de la cérémonie, une très longue période d’attente pour les athlètes avant d’entrer dans le stade. Néanmoins, tout le monde était ravi d’être aux Jeux, alors que nous avons fièrement défilé pendant la cérémonie d’ouverture, vêtus d’improbables uniformes blanc, violet et argent luminescent pour lesquels le concepteur estimait que nous devrions ressembler à des pompiers.

Lillehammer 1994, chef de mission adjointe

Lillehammer était complètement différent de ma première expérience à Albertville. Il y a des raisons pour lesquels ils étaient surnommés les Jeux féériques. Les Norvégiens étaient parfaitement organisés avec seulement deux villes accueillant les Jeux et des sites qui étaient relativement rapprochés. Et, les services pour les athlètes étaient excellents. En tant que chef de mission adjointe, je faisais partie de l’équipe de direction du Comité olympique canadien, travaillant avec Bill Warren, l’ancien président du COC et chef de mission. Mon travail consistait à accorder une attention particulière à nos sports qui comptaient moins d’athlètes et d’entraîneurs : luge, biathlon et ski de fond. J’ai appris à interpréter une piste de luge pour comprendre comment les lugeurs voient la glace et les courbes. J’ai découvert pourquoi notre seule skieuse de fond avait besoin de huit officiels de soutien : pour prendre la température de la neige, farter les skis et les essayer sur une colline d’entraînement tôt le matin, longtemps avant l’arrivée de l’athlète et chronométrer les intervalles autour de la piste longue afin de juger les conditions changeantes. Et, j’ai eu le privilège de faire la connaissance de Myriam Bédard, médaillée d’or en biathlon, et ses parents. Et, bien sûr, j’ai regardé tout le patinage artistique! Nos uniformes, cette année-là, étaient conçus pour ressembler à ceux de la GRC et nous avons défilé aux cérémonies, vêtus de magnifiques capes bordées d’or!

Nagano 1998, juge de l’épreuve masculine

Il est peut-être significatif que je ne puisse trouver aucune photo des Jeux de Nagano. En tant que juge de l’épreuve masculine, je peux qualifier mon expérience de période de tension intense, qui ne s’est dissipée qu’au terme de l’épreuve. Le système de notation 6,0 était toujours en place. Les noms des pays des juges étaient affichés au-dessus de la note de chaque juge, sur le tableau d’affichage. Elvis Stojko, champion du monde en titre, concourait à l’épreuve. Je l’avais jugé aux Championnats du monde quand il avait gagné. J’avais suggéré la musique de tambour japonais taiko, qu’il utilisait pour son programme court. Il était blessé. J’étais tendue.

Rythme cardiaque de Sally durant le programme court masculin
Rythme cardiaque du juge de danse pendant la danse courte

La présidente de la Commission médicale de l’ISU, Jane Moran – une bonne amie du Canada – faisait des recherches sur la physiologie de la fonction de juge. Elle a suivi le rythme cardiaque de quelques juges durant les programmes courts et la danse courte. Lorsque nous avons reçu l’imprimé d’ordinateur de nos résultats, notre juge de danse et moi-même étions stupéfiés, mais non surpris par les écarts de nos rythmes cardiaques. Notre rythme cardiaque au repos était d’environ soixante-cinq battements par minute. Nous avions passé environ quatre heures à la tribune des juges. Jetez un coup d’œil sur nos résultats et tirez vos propres conclusions sur le stress ressenti par les juges aux Jeux olympiques.

[*] Pour une version détaillée de ce blogue, veuillez consulter le document PowerPoint sous ce lien.