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Quelques anecdotes de patinage en Italie… hier et aujourd’hui, rédigées par Debbi Wilkes

Debbi Wilkes et Guy Revell

Alors que notre équipe déploie son merveilleux talent aux Championnats du monde, à Milan, je me souviens de mon expérience de compétition aux Championnats du monde de 1963, à Cortina d’Ampezzo, en Italie, lorsque Guy (Revell) et moi tentions d’améliorer notre classement en 4e place obtenu à Prague, en 1962.

Après un long vol transatlantique, nous avions atterri à Milan et étions montés dans un autobus pour ce qui avait semblé être un trajet encore plus long, à destination de Cortina, une ville d’une beauté époustouflante située dans les Alpes italiennes et anciennement hôte des Jeux olympiques d’hiver, en 1956. Le site de compétition se trouvait à l’extérieur et nous nous étions entraînés à cet égard au Canada, mais nous pouvions difficilement nous préparer à concourir avec succès en altitude, un défi de conditionnement physique sapant l’énergie, qui pouvait prendre jusqu’à une semaine à surmonter. Les quelques premières séances d’entraînement étaient démoralisantes, même compte tenu du décalage horaire et de la fatigue… nos poumons brûlaient et nous ne pouvions exécuter 30 secondes de notre programme et encore moins l’entière durée de 5 minutes.

Juste quand nous commencions à nous sentir à nouveau comme nous-mêmes, une séance de photos en plein air avait été prévue, sur une petite patinoire naturelle, à l’extérieur de notre hôtel. C’était une magnifique journée… le soleil brillait de son plus vif éclat, le blanc des Alpes scintillait à l’arrière‑plan et des buttes de neige fraîchement tombée bordaient la patinoire. Un paysage de carte postale!

Toutefois, l’état de la glace n’était pas parfait. En raison des rayons intenses du soleil, la surface de la glace passait d’une texture très dure à l’ombre à de la glace fondante aux endroits ensoleillés… mais nous faisions attention et patinions avec prudence. Il y avait une levée particulière avec porté que nous aimions beaucoup exécuter, l’Adagio, interdite en compétition, mais qui plaisait vraiment aux spectateurs durant les démonstrations et les spectacles. Guy et moi avions convenu qu’il s’agirait d’une fantastique photo avec les Alpes en toile de fond.

Nous avons finalement obtenu cette photo spectaculaire. Mais, ce que la photo n’a pas montré, c’était que quelques secondes après l’avoir prise, Guy a patiné sur une partie spongieuse de la glace, perdu son équilibre et est tombé, me catapultant de 7’ dans les airs, vers l’arrière et à l’envers, atterrissant sur ma tête. À ce jour, je n’ai aucun souvenir de la chute, seulement de me réveiller dans une chambre d’hôpital froide, avec ma mère à mes côtés qui essayait de me faire manger quelque chose sur un cabaret où se trouvait un poisson entier, tête et tout le reste!

Une fois de retour à l’hôtel, il est devenu évident que je n’étais aucunement en état de concourir et j’ai été finalement renvoyée à la maison, avant le début de l’événement. Ce que les radiographies à Cortina n’ont pas montré et ce qu’on a finalement découvert à mon retour au Canada, c’était que j’avais subi une fissure osseuse qui avait causé une hémorragie interne et une paralysie faciale partielle. Ce n’était pas beau à voir.

Dieu merci pour la merveilleuse et « officieuse » présence médicale canadienne à Cortina. Un membre de l’équipe, Ken Ormsby (Paulette Doan), était accompagné par son père, un médecin. Sans les soins, l’appui et les conseils du Dr Ormsby, je ne sais pas comment je me serais retrouvée dans le système en Italie et au Canada. Je dois mon rétablissement complet aux actions rapides et attentives du Dr Ormsby.

Quelque temps plus tard, le personnel médical a commencé à faire partie de nos équipes internationales en compétition à l’étranger, offrant leur expertise, leurs compétences parentales et de vie et leur amitié à tout Canadien qui voyage sous la bannière de Patinage Canada. Et, cette année, à Milan, ce n’est nullement différent. Sous l’œil vigilant du Dr Ed Pilat, de Winnipeg, au Manitoba, et de la physiothérapeute Josiane Roberge, de Sillery, au Québec, l’équipe peut être assurée qu’avec les soins experts de son personnel médical, chaque athlète sera en pleine forme pour concourir.

Equipe canadienne: Kevin Lethbridge,JD Mitchell, Guy Revell, Debbi Wilkes, Carole Forrest et Dr. Ormsby.

 

Nos carrières semblent magnifiquement complètes – rédigé par Meagan Duhamel

Les patineurs canadiens qui se préparent à concourir aux Championnats du monde, après les Jeux olympiques, doivent faire face à un nouveau défi. Ils doivent se motiver à nouveau, après ce qui a probablement été l’apogée de leurs vies, les Jeux olympiques. Les préparatifs menant à la qualification olympique, puis l’expérience aux Jeux olympiques, où les athlètes vivent dans une euphorie fébrile pendant 3 semaines, sont épuisants. Et, il est difficile ensuite de changer aussi rapidement de cap, pour se préparer en vue des Championnats du monde. J’ai tellement de respect pour tous les patineurs qui se trouvent à Milan, en ce moment. Eric et moi savions, en fonction de nos expériences passées, que nous n’avions pas la motivation voulue pour nous ressaisir après une aussi incroyable expérience olympique. Nos carrières semblent magnifiquement complètes et nous avons décidé de céder notre place, aux Championnats du monde, à une jeune équipe talentueuse de patinage en couple, qui pourra profiter de cette précieuse expérience.

Je souhaite à tous les patineurs à Milan, cette semaine, d’atteindre de nouveaux buts et d’enregistrer de nouveaux records personnels. Cette semaine marquera la fin de la carrière de certains patineurs qui nous sont chers et le début d’autres carrières, alors que ces Championnats du monde pourraient diriger leurs parcours au patinage dans une nouvelle direction.

J’espère que tous ceux qui, comme moi, regardent les Championnats, confortablement assis sur leur canapé à la maison, se rendent compte du dévouement et de l’ardeur au travail de ces patineurs. Ce dernier mois de préparation a été difficile pour chacun d’eux, qu’ils viennent de présenter de sensationnelles performances aux Jeux olympiques ou qu’ils cherchent à se racheter, à la suite d’une décevante participation à ces Jeux. Je suis fière de chacun d’entre eux pour simplement y être présents et déployer tous leurs efforts.

 

Célébrons lhistoire du patinage… entre amis,rédigées par Ann Shaw

Ann Shaw – Brunch des anciens aux championnats nationales 2018

L’une des initiatives du comité des anciens, aux Championnats canadiens de Vancouver, avait pour but de célébrer avec le grand public la fière histoire du patinage de Patinage Canada, par la présentation d’illustres anciens, assis dans les estrades, pendant les épreuves auxquelles ils avaient concouru ces dernières années.

Au cours de l’épreuve de danse, l’annonceur a présenté des anciens médaillés de danse, dont Virginia Thompson, Joni Graham, Karen et Rod Garossino, Louise et Barry Soper, Blair Armitage, Kelly Johnson, Alexandra Paul, Joyce Hisey, Ann Shaw et Donna Lee Zaleski et leur a demandé de se lever et de saluer les spectateurs.

Presque immédiatement après la présentation d’Ann Shaw, le téléphone cellulaire de Karen Garossino a sonné. Une personne dans l’auditoire, de l’autre côté de la patinoire, qui connaissait Karen lui a demandé de passer son téléphone à Ann. Il s’est avéré que cette partisane de patinage était une ancienne voisine d’Ann à Toronto, mais n’avait jamais été au courant de son implication dans le patinage. Ne l’ayant pas vue depuis de nombreuses années, elle voulait lui dire « bonjour ! ».

(Les Shaw sont maintenant invités à souper à Toronto.)

 

Fonds de mentorat David Dore 2018 : FAITES UNE DEMANDE

M. David Dore

Planification, flexibilité et responsabilité rédigé par Paul Dore

Il y a quelques mois, j’ai reçu un paquet d’Emery Leger, archiviste de Patinage Canada, contenant une pile de discours que mon père, David Dore, avait rédigés dans les années 1980 et 1990. Directeur général de Patinage Canada, mon père est ensuite devenu vice-président de l’Union internationale de patinage (ISU). Durant son mandat à Patinage Canada, il était tout d’abord reconnu comme un grand orateur, capable de clairement communiquer sa direction du sport dans ce pays. Grâce à un fort leadership, mon père avait une vision de ce qui pourrait être accompli. Un élément commun se dégageait de tous ces discours; il mettait continuellement en valeur trois éléments qu’il estimait être indispensables à un leader efficace : la planification, la flexibilité et la responsabilité.

Pour parvenir au succès, il était essentiel pour mon père que la voie à suivre soit claire. Durant l’exercice de ses fonctions à Patinage Canada et à l’Union internationale de patinage, il était toujours prêt et ne cessait jamais de planifier – la plupart du temps, des années à l’avance. Bien que la planification soit importante, il soulignait aussi le besoin d’être flexible. Les temps changent et, comme nous le savons, le sport du patinage artistique peut évoluer rapidement. Un plan doit être mis en œuvre, mais la capacité d’adapter, de modifier et d’ajuster ce plan était la clé du succès. Pour terminer, un leader doit assumer la responsabilité de ses actes. Les personnes impliquées dans le sport n’étaient pas toujours d’accord avec mon père et il respectait et accueillait les opinions des autres, mais un leader ne doit pas avoir peur de prendre des décisions qui ne sont pas populaires. Bien qu’une décision ne plaise pas à tous pour le moment, conjointement avec la planification et la flexibilité, un fort leader ne doit pas quitter des yeux ce qui est mieux à court et à long terme.

Je pense que ces éléments de leadership ont en partie motivé la création du Fonds de mentorat David Dore. Patinage Canada se voue à reconnaître les leaders positifs qui illustrent ces mêmes traits de leadership au niveau communautaire, du club, de la section et au niveau national. Le Fonds de mentorat permet à un membre, un entraîneur, un officiel ou un administrateur de Patinage Canada d’améliorer ses compétences en leadership, en assistant au Sommet des glaces de Patinage Canada, pour une expérience unique d’éducation et de réseautage.

L’an dernier, j’ai eu le privilège de participer à la sélection des deux premières bénéficiaires du Fonds de mentorat David Dore. Megan Foster, de Brandon, au Manitoba, est une entraîneure et une agente régionale de développement du sport pour Sport Manitoba. Amanda Gryniewski, de Mississauga, Ontario, est une officielle de Skate Ontario.

« J’ai eu la chance d’observer Debra Armstrong [chef de la direction générale de Patinage Canada], durant le Sommet des glaces », a déclaré Megan. « C’était vraiment superbe de voir, dans le feu de l’action, une dirigeante aussi douée qui, en moins d’une heure, a réussi à mettre tout le monde sur la même longueur d’onde pour travailler à l’atteinte d’un même but. »

À titre de juge, Amanda a apprécié le mentorat d’officiels possédant une expérience internationale : « Durant les ateliers, j’ai fait une présentation avec Sally Rehorick [juge de niveau international], ce qui était sensationnel, à propos de ce que font les officiels lorsqu’ils ne tiennent pas une planchette à pince. Sally m’a donné l’occasion de prendre la parole et j’ai parlé de mes propres expériences comme juge et de leadership chez les jeunes, ce qui est d’après moi très important dans notre sport. »

Le dernier jour du Sommet des glaces 2017, j’ai pu rencontrer Megan et Amanda. Leur enthousiasme relativement à leurs expériences durant leur séjour à Ottawa était palpable. « Après avoir passé du temps avec Debra au Sommet des glaces, a fait remarquer Megan, ça me dépasse presque un peu de penser comment mettre en œuvre ce que j’ai appris et ce qui aurait le plus grand impact dans ma communauté. »

Amanda pensait déjà à comment tirer parti le mieux possible de son temps au Sommet des glaces : « J’ai assisté à un des ateliers présentés par un arbitre et j’ai beaucoup appris au sujet des règlements, que je ne connaissais même pas comme patineuse. J’ai aussi assisté à quelques séminaires sur l’entraînement et j’ai acquis des connaissances sur cette différente perspective. J’espère que lorsque je retournerai à mon club, je pourrai inspirer quelques jeunes à s’impliquer aussi du côté de la notation. »

Megan et Amanda personnifient toutes deux la planification, la flexibilité et le leadership. Après avoir pris connaissance de leurs expériences, peut-être serez-vous un bénéficiaire futur du Fonds de mentorat David Dore? Si vous y pensez, nous vous encourageons à faire une demande aujourd’hui pour assister au Sommet des glaces 2018, à Calgary, en Alberta.

Pour en revenir à cette pile de discours, mon père se rappelait toujours à lui-même et à ceux à qui il s’adressait des principes suivants :

« Ne laissez pas le rêve de tout jeune patineur ne rester qu’un rêve. Profitez des amitiés et des souvenirs – notre sport est unique côté camaraderie et moments d’excellence. Permettez que notre engagement soit toujours motivé par des intentions positives et une action concertée. Soyons fiers de nos jeunes athlètes et reconnaissons l’appui des bénévoles, des parents, des entraîneurs et des administrateurs. Enfin, un dernier point, mais non le moindre, n’oublions pas que ce sport implique, dans une large mesure, les jeunes gens de cette nation, leur développement mental et physique et leur bien-être, ainsi que leurs aspirations et buts. »

Pour entendre plus longuement Amanda et Megan, regardez cette vidéo, dans laquelle elles racontent de façon plus détaillée leurs expériences au Sommet des glaces 2017.

Si vous êtes l’un de ces leaders, obtenez plus de renseignements et faites une demande dès aujourd’hui en cliquant sur le lien ci-dessous.

Fonds de mentorat David Dore 2018 :

https://info.skatecanada.ca/index.php/fr/procedures/247-fonds-de-mentorat-david-dore-information-et-demande.html