Balado: Manon Perron | Osmond: Après la Médaille D’or | Psaume du patineur | Quelles figures! | Cinq questions avec Barbara Underhill | Temple de la renommée: V. Clarke | Et plus…

En vedette Manon Perron

En cette période d’accomplissement de tâches multiples, il n’y a pas de meilleur expert que l’invitée d’aujourd’hui au balado des anciens, Manon Perron. Manon a maîtrisé tout cela, allant de patineuse, à entraîneure locale, nationale et olympique, chef d’équipe, mentore, et maintenant conseillère de Patinage Canada pour le Programme de haute performance. Son énergie et sa passion pour le sport et pour le développement des habiletés des patineurs au-delà de la glace et sa contribution à la haute performance sont incommensurables. Manon et la présidente du Comité des anciens, Debbi Wilkes, se sont récemment entretenues à propos de l’incroyable carrière de Manon et de son dévouement continu au patinage au Canada.

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*Balado uniquement en anglais

Après la Médaille D’or

par Kaetlyn Osmond, triple médaillée olympique

Jamais je n’aurais imaginé gagner un championnat du monde. Je n’ai jamais cru avoir la capacité d’accomplir quelque chose d’aussi prestigieux. Je n’ai jamais mis mon nom aux côtés de ceux de Barbara Ann Scott, Petra Burka ou Karen Magnussen – des Canadiennes médaillées d’or. Je ne comptais pas dans leurs rangs, jusqu’au jour où je l’étais.

Le soir où j’ai gagné, je me suis sentie très légère. J’avais l’impression de flotter au-dessus du monde entier et personne ne pouvait me faire descendre. J’étais éveillée, pleine de vie, je me sentais belle. Je pouvais me détendre, respirer et sourire sans me forcer. Cette euphorie a duré environ trois jours, puis je me suis effondrée.

Photo: Danielle Earl

Après les championnats du monde à Milan, en Italie, je me suis rendue directement au Japon pour le spectacle « Étoiles sur glace ». Je suis arrivée la veille des répétitions pour rattraper le sommeil perdu. J’ai dormi dix-huit heures d’affilée, me réveillant assez longtemps pour que le service aux chambres m’apporte quelque chose d’extrêmement malsain à manger, puis j’ai dormi dix heures de plus. Rien de ce que je pourrais faire ne me réveillerait. C’était merveilleux.

Tout le monde était à nouveau occupé. Avec l’arrivée, au Japon, du reste des patineurs de la distribution, nous nous sommes tous dirigés vers la patinoire pour une semaine de longues heures de répétitions en vue du spectacle. C’était superbe de voir tout le monde, de jaser et de faire le travail que j’aime … ME PRODUIRE EN SPECTACLE. Ce que j’ai remarqué durant cette semaine, c’est la rapidité avec laquelle on peut oublier une victoire aux championnats du monde. Je voulais célébrer et reconnaître le fait que j’avais fait quelque chose qui valait la peine de célébrer, mais personne ne semblait être sur la même longueur d’onde que moi. Tout au long de la semaine de répétition, j’ai senti mon titre de championnat s’estomper de plus en plus, emmenant simultanément une grande partie de moi. Mon euphorie était restée à Milan, seulement l’épuisement m’avait accompagnée.

Puis, quelque chose de magique m’a sorti de ma torpeur.

« La championne du monde, Kaetlyn Osmond. »

J’étais derrière le rideau, prête à m’élancer sur la glace quand j’ai entendu ces mots retentir des haut‑parleurs pour la première fois. Ces mots, cette croyance, cette réalité m’ont soulevée et propulsée. Chaque fois que j’entendais ces mots, ils semblaient provenir d’un autre monde. Je me trouvais dans une nouvelle dimension. Le monde était sombre, à l’exception des projecteurs illuminant un cercle sur la glace. Il n’y avait que moi et la glace. Il n’y avait plus que ma respiration, plus que mon propre corps qui bougeait. C’était mon monde où il n’y avait nulle part où se cacher. Ces mots m’ont permis de vivre des mois de spectacles et de célébrations.

Finalement, les spectacles de la saison se sont terminés et moi aussi j’avais fini. Je ne pouvais plus rester dans les nuages. J’avais besoin de repos. J’avais besoin de calme. Je suis partie en vacances, laissant tous mes dispositifs électroniques derrière moi. Je me suis couché sur un canapé pendant une semaine, sans jamais allumer mon téléphone. J’ai commencé à passer du temps avec des amis durant ma troisième semaine de congé, puis c’était le temps pour moi de retourner sur la glace. Je ne voulais pas le faire, car je n’avais toujours pas obtenu le repos physique et mental dont j’avais besoin, mais j’y suis allée quand même.

Chose étrange, la glace ne semblait plus un endroit familier, mais plutôt un territoire étranger indépendant de ma volonté.

Mon titre de championne du monde a cessé d’être le sujet de conversations. La saison suivante était déjà le principal point de mire. Je n’étais pas prête pour ça. Je voulais poursuivre plus longtemps l’euphorie de ma victoire aux Championnats du monde, mais le monde ne fonctionnait pas de cette façon. J’ai oublié comment patiner. Je tombais à l’exécution de doubles sauts et je ne comprenais pas pourquoi. Ce que j’ai compris, c’est que j’avais besoin de me retirer des événements du Grand Prix. Cette décision m’a menée à celle de participer à la « Tournée Merci Canada ».

Cette tournée était remarquablement spéciale. Aucun mot ne peut expliquer l’amour que partagent les patineurs et les relations avec tous les spectateurs sur place. Mais, je me suis perdue moi‑même.

La possibilité de me produire, pour laquelle je vivais, ne signifiait plus rien. J’étais déterminée à la retrouver. J’ai décidé de me retirer du reste de la saison de compétition et j’ai accepté de prendre part à d’autres spectacles. J’ai participé à « Art on Ice », des spectacles de club à travers le Canada, une tournée en Corée et « Étoile sur glace » au Canada. Chaque jour de spectacle rendait plus difficile de me rendre au prochain jour de spectacle. J’ai commencé à avoir des crises d’anxiété avant de me rendre sur la glace et, par conséquent, j’ai perdu toute croyance qui me restait en moi-même.

Pendant tous ces spectacles et face à une foule d’émotions écrasantes, mon chez-moi a cessé de se sentir comme un chez-moi. Edmonton était l’endroit où je m’étais entraînée pour réaliser tous ces rêves incroyables, mais ces souvenirs étaient trop pénibles pour me permettre d’y rester. Alors, je suis partie. J’ai quitté mon chez-moi pour l’Ontario, à la recherche d’un nouveau domicile. J’ai songé à ne plus jamais patiner. J’ai songé à ne jamais retourner sur la glace, quelle qu’en soit la raison. Je me sentais coupable d’être appelée championne du monde. Je me sentais indigne de ce titre. Je ne voulais pas être connectée à quoi que ce soit qui m’avait amenée là. Ce titre et ces mots sont passés de leur capacité de me donner vie à quelque chose qui m’a brisée et m’a donné envie de disparaître.

Des amis m’ont convaincue de retourner sur la glace comme entraîneure. Quelque chose que je ne voulais pas nécessairement faire, mais qui m’a fait sortir de la maison. Voir des enfants motivés à s’entraîner et prêts à m’écouter m’a fait lentement apprécier à nouveau la magie du patinage. Quand est venu le temps d’accepter de prendre part à la tournée « Rock the Rink », j’ai hésité. J’avais peur de moi-même et peur d’essayer à nouveau. Mais, avec l’aide d’amis et des patineurs que j’entraînais, j’ai accepté. Ils m’ont aidé à reprendre l’entraînement, à le faire étape par étape, de la même façon que je leur enseignais. J’ai été rassurée par mon chorégraphe de longue date Lance Vipond, qui a chorégraphié un programme qui expliquait mes émotions et visait à inspirer les filles avec lesquelles j’avais tissé des liens. J’avais peur, mais je me suis présentée à la patinoire tous les jours.

La tournée « Rock the Rink » a été ma dernière série de spectacles. Au début de la tournée, j’étais honteuse chaque fois que j’allais sur la glace. Vers la fin de la tournée, j’ai commencé à me sentir inspirée et mes points de vue sur mon patinage ont changé. J’ai cessé de vivre la vie d’une championne du monde. Cela ne signifiait rien dans le monde réel. Être comparée à qui j’étais quand j’ai gagné me faisait perdre courage. Donc, pour la deuxième fois en un an, j’ai complètement changé ma vie.

Je suis déménagée à Toronto, seule dans un appartement. C’était la première fois que j’étais vraiment seule. Ce n’était pas facile, ce n’est toujours pas facile, mais j’avais besoin de me distancier de tout ce qui était lié à l’époque où je pouvais gagner.

Je ne gagnais plus et j’avais besoin d’apprendre à faire face à cette réalité. J’avais besoin d’une nouvelle inspiration pour me ressaisir. J’ai établi des liens avec de nouvelles personnes. J’ai renoué avec de vieux amis, je me suis inscrite à des cours, j’ai créé un nouveau site Web, j’ai essayé de nouveaux cafés et de nouveaux restaurants et je me suis promenée dans de nouveaux parcs. Je voulais que tout ce que je faisais soit nouveau.

Je voulais aussi être une nouvelle personne sur la glace. J’ai travaillé avec Jeremy Abbott, Kurt Browning et Jessie Garon pour la première fois et leur ai dit que je devais être différente. Je ne voulais pas être comparée à qui j’étais parce que ce n’était plus qui j’étais. Je ne suis pas une personne qui maîtrise ses émotions ou prétend que tout est parfait, je suis quelqu’un qui vit dans le monde des personnes vulnérables et qui n’a pas peur de le montrer.

J’attends avec impatience la personne que je peux devenir. Utiliser les connaissances acquises dans le passé, avec mon enthousiasme pour l’avenir, pour découvrir qui je suis maintenant. Ce n’est pas facile. Ma vie avant la médaille d’or n’était pas facile, alors pourquoi est-ce que je m’attendrais à ce que la suite le soit.

Après la médaille d’or, la vie est une découverte, sans parcours direct ou satisfaction immédiate que procure la compétition.

Après la médaille d’or, la vie est un processus d’auto-apprentissage, alors que vous ne faites plus l’objet de la conversation et des tendances des médias sociaux.

Après la médaille d’or, la vie consiste à être à l’aise avec soi-même quand tout change autour de vous. Je suis fière de ce que j’ai accompli sur la glace et des gens avec qui j’ai établi des liens, mais je suis aussi fière de ma recherche pour trouver une personne complètement différente depuis.

Psaume du patineur

Comme beaucoup d’entre nous, pendant le confinement imputable à la COVID-19, Don Jackson, champion du monde de 1962, a passé du temps à trier des boîtes, des dossiers et des chemises oubliés depuis longtemps. Parmi ses vastes souvenirs, il a trouvé The Skater’s Psalm (psaume du patineur). Bien qu’il soit rédigé de sa main, Don ne se souvient pas s’il en était l’auteur ou si c’était l’œuvre de quelqu’un d’autre. Si ce n’était pas Don et que vous pouvez identifier l’auteur original, veuillez-nous en faire part.

En attendant, bonne lecture. (ce psaume est uniquement en anglais)

“The Pro is my shepherd, I shall not fail.

He maketh me to lay down perfect figures

He leadeth me past concessions and restoreth my proper weight.

Yea, though I walk through the valley of the shadow of judges,

I shall fear not, for thou art with me

Thy scarf and thy mittens comfort me.

Thou preparest the ice before me

Thou annointest my head with a left jab

if I fail to practice.

My blood runneth over.

Surely hospitalization and you shall follow me

all the days of my life

And I shall dwell in the Hall of Fame forever.”

Don Jackson

Quelles figures!

par Nancy Sorensen, officielle à la retraite

Je n’ai jamais vraiment aimé les figures imposées. Elles étaient tellement strictes et précises, qu’elles ne laissaient aucune place à l’imagination ou à la créativité. Je préférais plutôt les sauts et les pirouettes exécutés au son de musique.

Les séances d’entraînement de figures, appelées « parcelles » en raison de votre parcelle de glace, se déroulaient dans le calme de patinoires vides, à part les patineurs et les entraîneurs.

Ces séances duraient une heure et si vous étiez chanceux, il n’y avait personne de l’autre côté de la glace, ce qui vous donnait une « double parcelle », idéale pour les figures à trois cercles. Si vous n’étiez pas aussi chanceux, vous et l’autre patineur deviez vous esquiver tout en empiétant sur la parcelle de l’autre, pour effectuer ce troisième cercle. Lorsque vous aviez terminé une figure particulière, vous deviez fait un pas à côté de ce centre, pour amorcer le centre d’une autre nouvelle figure imposée. Pendant l’entraînement, on pouvait voir des rangées de centres insérés dans chaque parcelle, avec des cercles qui s’interceptaient, créant des dessins et des motifs.

Les patineurs avaient leurs favoris, habituellement des figures qu’ils pouvaient bien exécuter. Malgré mon manque d’enthousiasme, j’avais un don pour les accolades. Certains patineurs pouvaient exécuter des virages avec une précision mathématique, d’autres pouvaient décrire des boucles de proportions presque parfaites. On s’exerçait à l’exécution de boucles en dernier, parce qu’on pouvait les placer au‑dessus de vos cercles précédents. Les patineurs savaient que la parcelle touchait à sa fin quand tout le monde commençait les boucles.

Bien que les figures imposées étaient exécutées en silence, des sons particuliers leur étaient associés. Les virages trois avaient un son de sifflement, les accolades un bruit de clic et les contre‑accolades et contre-trois un son de bruissement. Il fallait se méfier d’un virage silencieux! Une forte poussée de départ arrière avait un court son de léger grincement. Est-ce que quelqu’un se souvient de l’atrocité de ces poussées cruciales de départ, pour le huit arrière sur un pied?

Chaque figure avait son propre « rythme », renforcé par les mouvements des genoux et les positions des hanches et des épaules. Les boucles, en particulier, avaient un « mouvement » spécial qui reflétait l’habileté du patineur à les exécuter correctement. Pour les boucles arrière intérieures, on nous disait de faire un mouvement de remuement avec le pied libre, pour faciliter l’exécution de cet important mouvement de roulé.

Dans le système actuel de tests, les habiletés comprennent encore ces virages et boucles, dans divers exercices. Au début, les habiletés étaient exécutées au son de musique. Le tempo de la musique avait pour but d’aider les candidats à maintenir le rythme durant les exercices. Toutefois, l’utilisation de musique a été critiquée de peur que les habiletés soient jugées comme des tests de danse, qui exigent une stricte conformité avec le rythme de la musique. Donc, plus de musique. À la grande stupéfaction des entraîneurs, dont certains qui n’ont jamais exécuté de figures, les juges de plus longue date, comme moi, peuvent déterminer la qualité des virages et des boucles par leurs sons et leurs rythmes.

Initialement, trois juges évaluaient les tests de figures; les évaluations faites par un seul jury étaient encore à venir. Tous les trois devaient juger, comme réussie, chaque figure de votre test! Un candidat devait exécuter toutes les figures, même s’il était destiné à échouer à la toute fin, en raison d’une figure fautive. Un processus très long! Plus tard, les règlements ont permis à un patineur d’être « expulsé » d’un test si une figure ne répondait pas à la norme, ce qui permettait de gagner du temps. Puis est arrivée l’ère de la « reprise ».

Dr. Sidney Soanes, membre du Temple de la renommée du patinage artistique canadien

Les tests de figure étaient sérieux. Mes genoux devenaient mous ou rigides. Les trois juges observaient votre patinage, puis descendaient sur vous, comme des vautours. Un juge, calme et solennel, portant un pardessus gris, un chapeau et des lunettes rondes me terrifiait. Dès que je le voyais, j’avais l’impression d’avoir déjà échoué au test. Plus tard, j’ai rencontré ce juge, Sidney Soanes, quand j’ai commencé à juger. Il était agréable, serviable et très amusé de mon impression de lui. Il a fallu que je me joigne au rang des juges pour voir qu’ils étaient des gens exactement comme tout le monde.

Une fois, mon cousin et sa femme sont venus me visiter de Nouvelle-Zélande et ont insisté pour m’accompagner à une séance de tests. « Apportez un livre; vous vous ennuierez », je leur ai dit. Plutôt, ils ont regardé ce qui se passait avec beaucoup d’intérêt. Nous, les juges, devions arpenter le tracé, rechercher les cercles cohérents, vérifier l’alignement des carres, déterminer le placement des virages sur l’axe longitudinal, examiner les centres, rechercher les plats, puis évaluer les virages eux-mêmes. S’il nous fallait plus de temps pour examiner une figure, mes visiteurs avaient déduit, à juste titre, que quelque chose n’allait pas. Ils se sont rendu compte que nous étions à la recherche de symétrie du tracé, soit une performance correcte d’un modèle prescrit. Je me suis souvent demandé si un public instruit aurait pu trouver les figures plus intéressantes s’il savait ce que les juges faisaient, aidés peut-être de caméras suspendues, comme on le fait actuellement pour le curling.

Il y avait huit tests de figures en tout. Lorsque ces tests ont été institués, un patineur pouvait passer de son septième test de figures directement aux Championnats canadiens juniors et à l’événement senior s’il réussissait son huitième test ou son test or.

Juger les figures durant une compétition était une épreuve d’endurance. Heure après heure, vous vous teniez sur la glace et marchiez, avec précaution, à travers les cercles décrits, puis vous affichiez vos notes. Oubliez toute tenue élégante; il était essentiel de s’habiller chaudement et de porter des bottes ayant une bonne traction pour rester debout sur une surface glissante. On attribuait une note par figure, par patineur, et trois figures devaient être exécutées. Les juges portaient des boîtes de chiffres autour du cou. Ces boîtes devenaient plutôt lourdes après plusieurs heures. Vos feuilles de notation, pliées et plissées, devaient être placées à l’arrière de la boîte parce que c’est là que vous faisiez votre notation.

Lors de certaines compétitions, les arbitres étaient munis de bâtons arborant des drapeaux, pour indiquer les virages, et de petits balais pour les balayer. Pour injecter un peu de légèreté dans une atmosphère froide et sérieuse, un arbitre avait parfois un dollar dans sa poche. Le premier juge à renverser les chiffres de sa boîte, en se penchant pour examiner les virages, gagnait le dollar. Sans balai et avec la permission des arbitres, nous polissions les virages avec nos bottes pour mieux les voir en détail.

Les concurrents se présentaient lorsqu’ils étaient appelés, indiquaient l’axe longitudinal avec les bras tenus à la hauteur des épaules, puis patinaient. Après avoir examiné le résultat, nous, les juges, nous tenions côte à côte, comme des soldats à l’inspection, et affichions nos notes au signal de l’arbitre. Manœuvrer les cartes de chiffres pour les entrer et les sortir de la boîte, avec les mains froides, pouvait être difficile!

La notation ouverte était la plus intimidante. Vous étiez forcé de prendre des décisions rapides, sans pouvoir les remettre en question. Vous souhaitiez secrètement que vos notes coïncident favorablement avec celles du reste du jury! Un écart important, habituellement un point entier, comme 4,2 et 3,2, méritait une mini-conférence sur glace avec l’arbitre, qui demandait que les juges en question expliquent leurs notes.

Les patineurs étaient anxieux en attendant le tirage au sort pour le pied de départ (gauche ou droit), la carre (intérieure ou extérieure) et la direction (avant ou arrière). Les patineurs pratiquaient toutes les figures prescrites avant la compétition et espéraient que le pied ou la carre qu’ils préféraient serait tiré au sort, afin qu’ils puissent obtenir leurs meilleurs résultats personnels. C’était la méthode de la roulette russe en patinage artistique! Dans les années 1940 et 1950, les figures représentaient 60 % de la note totale du patinage en compétition, diminuant ensuite à 50 % jusqu’à leur disparition en 1990.

Certains patineurs avaient la réputation d’exceller dans les figures imposées et la Canadienne Barbara Ann Scott était de ce nombre. Elle avait les chevilles les plus fortes et les plus stables, qui la maintenaient parfaitement sur les cercles, malgré les virages, les changements de carre et les changements de position du corps.

Barbara Ann Scott

À l’échelon international, j’ai découvert que les juges européens avaient une façon différente d’examiner les figures. La superposition était ce qui comptait le plus. Si vous pouviez exécuter trois tracés consécutifs, l’un sur l’autre, vous deviez être bon. Les Nord-Américains se souciaient davantage de la façon dont la figure était effectuée, avec évolution et conscience de la symétrie et du rythme du tracé. Pour tout juge, peu importe d’où il vient, se tenir debout pendant des heures dans des endroits froids nécessitait de l’endurance et une concentration indéfectible, qui mettait à l’épreuve leurs capacités physiques et mentales. En dehors du monde du patinage, il est douteux qu’on ait la moindre idée des rigueurs des figures et de leur évaluation.

Compte tenu de la popularité du style libre et de son potentiel de divertissement, les figures étaient vouées à l’échec. Elles étaient ennuyeuses, fastidieuses et longues. Leur élimination a suscité des prédictions concernant l’avenir du patinage artistique, tant favorables que sombres. David Dore, directeur général de Patinage Canada, a fait remarquer qu’avec la fin des figures, « tout le monde patinerait en ligne droite! ».

Les habiletés et les transitions de patinage, deux parties des notes de composante en style libre, sont de bons indicateurs de la compréhension des concurrents du fonctionnement de base de la lame.

Le bruit court que les figures imposées seront de retour! Est-ce que les sauteurs d’aujourd’hui auraient l’autodiscipline et la patience nécessaires pour exécuter des cercles heure après heure? Est-ce que les figures feraient une différence dans la qualité et la complexité des transitions? Est-ce que les juges et les entraîneurs peuvent comprendre les carres et les virages s’ils ne les ont jamais faits eux-mêmes? Quelle formation serait nécessaire pour éduquer les officiels et les entraîneurs éventuels, relativement aux subtilités des figures imposées? Les questions abondent.

Je suis contente d’avoir lutté et survécu aux figures. Il a fallu que je devienne juge pour les apprécier pleinement et admirer ceux qui pouvaient les exécuter avec précision et habileté. Le patinage artistique porte ce nom en raison de ces figures artistiques circulaires, créées il y a longtemps.

Cinq questions avec Barbara Underhill

par Tracey Myers @Tramyers_NHL | Rédacteur du personnel de NHL.com

31 mars 2020

Si vous souhaitez lire cette histoire, veuillez suivre ce lienCette histoire est uniquement en anglais.

*uniquement en anglais

Kurt Browning – À nouveau!

*uniquement en anglais

Veronica Clarke, de Toronto, Ontario, était une pionnière du patinage en simple féminin, du patinage en couple, de la danse et du patinage en quatuor. Elle a concouru de 1928 à 1938, remportant 20 médailles canadiennes, dont dix d’or, ainsi que trois médailles internationales. Avec son partenaire de patinage en couple Ralph McCreath, Veronica a remporté les Championnats nord-américains de 1937, trois Championnats canadiens de patinage artistique et conjointement avec Ralph McCreath, Constance Wilson-Samuel et Montgomery Wilson, une médaille en patinage en quatuor aux Championnats canadiens de patinage artistique de 1938. Veronica Clarke est honorée à titre posthume.

Veronica Clarke’s family pleased to see her enter Skate Canada’s hall of fame

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« Inspirer tous les Canadiens à vivre la joie du patinage »

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