Balado: Patrick Chan | Profil: Joanne Shaw | Expo 67: le Canada accueille le monde | Comment s’entraîner pendant et après une pandémie | La chanson de Radford: Golden Hour | Et plus…

En vedette Patrick Chan

Triple médaillé olympique et dix fois champion national

Patrick Chan est le patineur artistique masculin le plus décoré de l’histoire canadienne. Triple champion du monde (2011, 2012, 2013), médaillé d’or dans l’épreuve par équipe aux Jeux olympiques de 2018, à PyeongChang, il a aussi remporté deux médailles d’argent olympiques, en simple masculin et dans l’épreuve par équipe, aux Jeux de Sotchi. Et, en janvier 2018, il a mérité son 10e titre national, battant le record détenu par Montgomery Wilson, depuis 1939.

Pensez aux habiletés complexes exigées pour être le meilleur dans la discipline du patinage : puissance et accélération, profondes carres, maîtrise du corps, jeu de pieds complexes, chorégraphie riche et détaillée, sauts et pirouettes exceptionnels. Le champion canadien à dix reprises, Patrick Chan possède chacune d’entre elles… et il a fait avancer le patinage artistique dans de nouvelles directions.

Dans le balado de ce mois-ci avec Debbi Wilkes, Patrick parlera de sa carrière, de sa retraite, de son avenir et du temps important de réflexion, durant l’isolement attribuable à la pandémie de COVID-19, la période la plus longue qu’il a passé hors glace, depuis qu’il a commencé à patiner!

La plupart des athlètes d’élite sont perfectionnistes… et Patrick Chan admet qu’il n’est aucunement différent. Il a la volonté d’apprendre et de réussir et, depuis sa retraite, a acquis une nouvelle appréciation de ce qu’il faut pour passer au prochain chapitre de sa vie. Bien qu’il espère que le patinage jouera toujours un rôle important, Patrick est disposé à acquérir de nouvelles compétences et à trouver son prochain grand défi.

Comme vous le découvrirez, malgré le confinement, il a hâte de retourner sur la glace.

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*Balado uniquement en anglais

Où commencer cette histoire de patinage?

Joanne Shaw

par Joanne Shaw, membre titulaire du prix de mérite or de l’ISU et officielle à la retraite

Lorsque le « patinage de précision » a commencé, dans les années 1960, comme passe‑temps amusant, les athlètes récréatifs ont pu concentrer leurs efforts sur le patinage en équipe. Le « patinage de précision » se composait de groupes de patineurs qui exécutaient des mouvements à l’unisson sur la glace. Au début, ces performances étaient pleines de mouvements mignons, tels que taper du pied, taper des mains et se taper les hanches… ce qui convenait mieux à l’éblouissant monde du spectacle qu’à un patinage de qualité.

En dehors des tests allant jusqu’au niveau or, les concurrents non traditionnels avaient très peu de choix à l’époque. Aucune patinoire de compétition ne pouvait perfectionner les habiletés qui contribuaient à promouvoir l’établissement de buts, la persévérance, la créativité et l’art. Si vous n’étiez pas dans le volet de compétition d’élite, le patinage menait à l’impasse pour de nombreux participants. Mais, la création du patinage de précision a tout à coup offert de nouvelles occasions d’avancer et donné une nouvelle vie au sport, en plus d’accueillir une toute nouvelle communauté, comptant des athlètes, des entraîneurs, des officiels et des bénévoles.

Au début de cette discipline, nous comptions des équipes de partout au Canada. La plupart des meilleures équipes venaient du Québec et de l’Ontario, mais il y avait aussi des équipes très compétitives de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. Je me souviens que l’on pouvait toujours deviner qu’une équipe provenait du Québec, parce que ses membres portaient souvent de petits chapeaux comme accessoire de leurs costumes.

Dans les années 1980, au début des Championnats canadiens de patinage synchronisé, nous avions jusqu’à 90 équipes participant à la compétition. (À l’époque, on les appelait les Championnats nationaux. Les équipes se composaient à l’origine d’un maximum de 36 patineurs avec 6 remplaçants, plus tard d’un maximum de 24 patineurs avec 6 remplaçants, puis d’un maximum de 20 patineurs avec 4 remplaçants et enfin, comme nous les connaissons aujourd’hui, d’un maximum de 16 patineurs avec 4 remplaçants.)

Les premiers Championnats nationaux ont eu lieu à London, en Ontario, à la patinoire Thompson de l’Université Western. Nous n’étions pas aussi sophistiqués que le patinage en simple, le patinage en couple et la danse, mais nous étions déterminés à y arriver et à parvenir au même niveau.

Arena Thompson, London, ON
Elizabeth Swan

Les membres du jury étaient toujours assis en ordre alphabétique, donc j’étais toujours au bout du jury avec Doug Steele et Elizabeth Swan, deux très bons mentors qui m’ont aidé à comprendre cette nouvelle discipline.

Je me souviens quand nous avons remplacé le nom « précision » par « patinage synchronisé ». J’étais membre du conseil d’administration de Patinage Canada à ce moment et, lors de nos réunions, si vous disiez le mot précision au lieu de patinage synchronisé, il vous en coûtait 25 cents, le total versé chaque trimestre au Fonds des athlètes.

Le patinage m’a permis de vivre des moments merveilleux.

J’ai commencé à patiner lorsque j’étais enfant, dans une petite ville de l’ouest de l’Ontario, et à faire bénévolat pour Patinage Canada en 1966, tout d’abord à Burlington. Je suis ensuite déménagée à London, pour travailler avec le programme junior, au Club de patinage de London, où ma fille et mon fils patinaient. C’était le programme national d’écussons à l’époque, un programme que j’ai dirigé pendant quatre ans avant de quitter London.

L’équipe de Patinage Canada aux Championnats du monde juniors de patinage synchronisé de l’ISU 2020

Je suis devenue juge de patinage dans les années 1960 et j’aide toujours les clubs aujourd’hui à évaluer les tests d’habiletés, de patinage artistique, de danse et de style libre. Le système de notation a connu beaucoup de changements depuis que j’ai commencé cette aventure. Bien que je sois une juge et arbitre de patinage en simple, de danse et de patinage synchronisé au niveau des Championnats canadiens, j’ai décidé dans les années 1990 de me concentrer sur le patinage synchronisé, car je voulais voir comment nous pourrions développer et promouvoir cette discipline du patinage artistique.

J’ai exercé mes fonctions à tous les Championnats canadiens de patinage synchronisé, sauf quatre ou cinq, soit à titre de juge, d’arbitre ou au cours des dernières années, comme contrôleuse technique ou représentante technique. J’ai également été juge, arbitre, contrôleuse technique et représentante technique de l’ISU.

Pendant ces années, j’ai eu le plaisir de juger la première compétition Coupe Défi et les premiers Championnats du monde de l’ISU en 2000 et lorsque le nouveau système de notation a été créé, j’étais contrôleuse technique au premier événement d’essai, à Neuchâtel, en Suisse. Quelles occasions fantastiques!

Un autre point saillant de ma carrière au patinage a été comme membre du conseil d’administration de Patinage Canada, de 1996 à 2012. Durant cette période, on m’a demandé de me présenter aux élections du comité technique de patinage synchronisé de l’ISU, donc j’ai assisté à la réunion du congrès de l’ISU, à Kyoto, au Japon. J’avoue que c’était assez intimidant, surtout parce que c’était l’année de l’élaboration d’un nouveau système de notation. Malgré que le patinage synchronisé soit encore nouveau pour l’ISU, le Canadien Donald Gilchrist a joué un rôle très important dans la reconnaissance officielle de la discipline.

Conseil d’administration 2007 de Patinage Canada
Conseil d’administration de Patinage Canada 2009

Être élue au comité technique de patinage synchronisé de l’ISU a été très gratifiant. Nous étions chargés de déterminer comment le nouveau système fonctionnerait pour nous. Le patinage synchronisé comptait un groupe de personnes responsables de l’établissement du nouveau système de notation de l’ISU pour le patinage synchronisé. Marie Lundmark, Cathy Dalton et moi formions le comité de base, mais nous avions aussi de l’aide d’autres personnes qui connaissaient très bien le patinage synchronisé. Ce projet a occupé la majeure partie de notre temps durant les quatre premières années, étant entendu que le patinage de qualité devait être encouragé, mais reconnaissant aussi que le patinage synchronisé était très différent des autres disciplines. Dans ce comité, j’étais responsable de la rédaction de modifications aux règlements de l’ISU, tant généraux que techniques. Ceci m’a aussi menée à présenter des séminaires de patinage synchronisé pour l’ISU, sur les composantes de programme, le PE et, surtout, la formation des spécialistes techniques et des contrôleurs techniques.

En rétrospective, qui n’aurait jamais pensé que je visiterais 31 pays grâce au patinage synchronisé!

Sur une autre note personnelle, le patinage m’a emmené à des endroits que je n’aurais jamais pu imaginer et m’a laissé des souvenirs exceptionnels, y compris le Prix Elizabeth Swan de patinage synchronisé, au niveau national, qu’on m’a décerné en 2007. En 2012, j’ai aussi mérité le Prix d’excellence de Patinage Canada aux officiels pour l’ouest de l’Ontario et, en 2017, j’ai été élue au Western Ontario Hall of Fame, dans la catégorie des bâtisseurs. Enfin et surtout, j’ai été très honorée de recevoir le prix de mérite de l’ISU en 2019.

Notre disciple a connu une croissance fulgurante. Les équipes exécutent, entre autres, des transitions, des pas, des virages, des mouvements de style libre et des levées de groupe très difficiles. Les équipes sont beaucoup plus rapides, possèdent de meilleures habiletés de patinage et les spectateurs sont excités de voir ces équipes s’affronter.

Avec la pandémie, le monde a certainement changé. Bien que mes collègues du domaine de l’arbitrage me manquent, mon rêve pour le patinage synchronisé n’a jamais changé. Si cette discipline est acceptée aux Jeux olympiques, alors ma vision pour ce sport passionnant se sera réalisée.

Présidente de Patinage Canada, Leanna Caron, Joanne Shaw et M. Shaw May 25, 2019
PHOTO: Greg Kolz

Expo 67 : le Canada accueille le monde

Paul Huehnergard

par Paul Huehnergard, champion national canadien de 1965 et 1966

L’année 1967 était le 100e anniversaire de la Confédération!

Une année d’immense fierté pour le Canada et les Canadiens.

Nous étions sur la scène internationale, impatients et prêts à présenter un nouveau visage – dirigé par notre dynamique premier ministre, Pierre Elliot Trudeau. Si quelqu’un pouvait nous montrer la façon de célébrer et d’agir, c’était bien lui. Il a été le premier « homme de prestige » de la politique canadienne et ses capacités intellectuelles donnaient une aura unique à sa personnalité et à son immense crédibilité. C’était presque comme s’il nous donnait la permission d’aller nous amuser.

Pierre Elliott Trudeau (Photo by Rod MacIvor)

Nous étions vraiment dans une ambiance de fête!

Montréal était le lieu idéal – une ville dynamique. Elle était au beau milieu d’un énorme développement architectural moderne. Le sensationnel édifice de la Banque de Montréal était l’icône de la ville. Et, le cadeau du 100e anniversaire du Canada était Expo 67, le joyau de la couronne de cette ville. (En rétrospective, je ne pense pas qu’aucune exposition universelle n’ait été aussi superbe ou réussie depuis.)

Je ne me souviens pas de la date exacte à laquelle on m’a appelé pour me demander si je pouvais participer à un spectacle sur glace, organisé pour la grande exposition. Après avoir terminé ma première saison hivernale d’entraînement dans le Canada atlantique, je me suis retrouvé dans ma ville natale de Toronto, à la Tam O’Shanter Arena, à la fin du mois de mars pour d’intenses répétitions.

Chose curieuse, nous n’étions qu’un petit groupe qui formait « Les Troubadours ». Évidemment, pas une grande distribution. Si je me souviens bien, les participants originaux étaient Debbi Wilkes, ma sœur Susie, Jacqui Pugh (Hyland), Greg Folk, Ross Garner et sa partenaire Derijan Redsell. Au fil des mois, d’autres patineurs notables se sont joints, pour permettre à ceux qui avaient des engagements antérieurs de les respecter.

Debbi Wilkes

C’était il y a 53 ans! J’ai vraiment dû retourner dans mes souvenirs. Trouver ce coffre-fort dans ma mémoire a été un exploit et, encore plus, l’ouvrir. Mais, heureusement, il s’y trouvait quelques petits joyaux, bien qu’à mon âge certains d’entre eux ne brillaient plus autant.

Cette entière aventure était vraiment un concept nouveau, différent et révolutionnaire.

Compte tenu de l’énergie positive, de l’enthousiasme et de l’initiative de Bruce Hyland, un entraîneur membre du Temple de la renommée, ce projet ne pouvait que réussir – même si quelques-uns d’entre nous ne savaient pas comment il se déroulerait. Le grand maestro canadien, Howard Cable, faisait aussi partie de l’équipe de production. Avec son orchestre, il a produit la musique pour deux spectacles différents et a été un merveilleux soutien, car il était présent à pratiquement toutes les répétitions. Avec une chorégraphie unique, nous avons tous appris très rapidement que nous allions devoir nous adapter à une toute nouvelle façon de bouger et de nous produire.

Margaret et Bruce Hyland

La surface de glace ne mesurait que de 10 pi sur 18 pi, un peu intimidante, c’est le moins qu’on puisse dire. Nous avons dû modifier toutes nos habiletés de patinage. Mais, nous avons réussi à exécuter des Axels (les plus courageux pouvaient effectuer des doubles sauts piqués et des doubles Salchows), des pirouettes arabesques sautées, des pirouettes dos cambré, des spirales de la mort, des pirouettes en couple et des levées.

Toutefois, apprendre à danser dans un style de jazz contemporain a été difficile pour moi.

Certains des pas de danse étaient difficiles à faire avec des chaussures et encore moins des patins! Beaucoup de travail avec les dents de pointe, à ce que je me souvienne. Les chevilles étaient aussi endolories. La patience de notre chorégraphe avec des danseurs non formés [qui pouvaient néanmoins patiner] pour se produire sur la glace et divertir efficacement le public était miraculeuse. Du début à la fin, le spectacle a été achevé et prêt en deux semaines environ.

Les costumes étaient conçus par la brillante Frannie Dafoe. Ils étaient vraiment spectaculaires. Je me souviens d’une certaine appréhension concernant l’un des spectacles, où les hommes devaient porter des costumes de singes roses! Encore une fois, le choix était astucieux parce qu’une fois sur place, nous pouvions être vus de loin et ainsi attirer la foule.

Frances Dafoe

Bon, à propos de ce lieu.

La surface de glace avec son propre dispositif de congélation se trouvait sur roues et tirée par un tracteur. Une caractéristique certainement très nouvelle. Mais, ceci fonctionnait grâce à l’ingéniosité de Bruce et de son équipe d’ingénieurs. Au-dessus se trouvait un auvent coloré – certainement pour attirer l’attention, mais aussi pour protéger la glace du soleil. Nous étions comme des troubadours médiévaux, voyageant sur le site de l’Expo, pouvant s’arrêter, s’installer et se produire. À divers endroits, le dispositif de congélation pouvait être branché et allumé. Une fois que la glace s’était rétablie, nous pouvions nous mettre en route. Encore une fois, un coup de génie et une merveille.

Troubadours

Dire que nous n’étions pas gâtés serait vraiment injuste. Nous étions gâtés pourris! Une fois à Montréal, les membres de la distribution ont été hébergés dans de tout nouveaux appartements à Westmount – une banlieue très haut de gamme. Il y avait trois appartements – un pour les femmes, un pour les hommes et le troisième à la disposition de l’équipe de production, qui venait souvent. En tant que groupe, nous nous entendions très bien. Même avant les répétitions, la plupart d’entre nous se connaissaient et pendant la période de répétitions, notre groupe s’est soudé peut-être encore plus. Un grand sentiment de camaraderie s’est développé. Les préparatifs pour l’Expo étaient positifs. Bien avant que l’expression ne devienne populaire, nous étions tous dans le « moment présent ». Et, c’était exaltant.

Je ne me souviens pas, toutefois, si nous étions tous sur place pour l’ouverture officielle, le 27 avril. Ceux qui sont arrivés tôt ont découvert que la patinoire portative n’était pas encore prête pour le patinage. Qu’est-ce qu’on a fait? Les filles ont acheté des bottes à gogo blanches et ont exécuté notre chorégraphie sur le terrain. Nous ne pouvions attendre de nous produire!

À l’arrivée, pour la première fois, sur l’île Notre-Dame, l’Expo faisant une impression fulgurante. La vue des pavillons de l’Exposition était impressionnante. Leur variété et originalité, ainsi que leur innovation et créativité étaient époustouflantes, un régal pour les yeux. Et, nous nous sommes vraiment régalés!

Sur place, la foule était nombreuse et heureuse. Le Canada a toujours été un pays tolérant et nous étions sincères dans notre accueil spontanément chaleureux des participants internationaux, ainsi que du grand nombre de visiteurs multiculturels. La vie était vraiment belle. Comme l’a dit Pierre Berton, la coopération entre les francophones du Canada et les communautés anglophones était le secret de la réussite de l’Expo – le flair québécois, le pragmatisme anglo-canadien. Il a ajouté que c’était une simplification exagérée des stéréotypes, mais, bon, tout le monde qui était là s’entendait très bien, y compris notre petite bande de troubadours.

Chaque spectacle comptait trois participants et, selon la météo, il y avait cinq spectacles par jour. Aucun spectacle très tôt ou très tard. Pas trop exigeant.

La chose la plus inquiétante? Et, c’était très inquiétant au début. Nous étions sur une scène élevée de cinq pieds du sol, à la hauteur des visages des spectateurs. Pas de barrières. Pas de filets de sécurité. Quatre poteaux d’une solidité douteuse à chaque coin et une bordure de jupe plate, qui semblait dire de « patiner à nos propres risques » et de « regarder si vous osez ». Nous nous y sommes habitués, mais n’étions jamais vraiment à l’aise. Je n’étais pas présent, mais je crois que deux ou trois fois, les poteaux ont chancelé avec des lames passant au‑dessus de la tête des gens. Essayez donc de faire passer ça comme faisant partie du numéro. Je ne crois pas que l’un de nous soit tombé de la scène sur le sol. Dans l’ensemble, nous nous sommes amusés. C’était une période idyllique.

Nos journées de congé étaient remplies de tellement de choses à faire. Montréal était une importante attraction touristique; flamboyante, intéressante, chic, branchée et pleine de sites historiques. J’ai passé des journées à errer dans les rues du Vieux-Montréal, à explorer et à absorber les complexités uniques de cette ville (le Vieux-Montréal à l’époque avait conservé son état original). Le vieux cachet qui prévalait, combiné à l’antithèse de l’ultramoderne, rendait tout encore plus intéressant.

Pavillons de l’ Ontario, du Canada, des Provinces-de-l’Ouest, vus depuis le pavillon de la France. À gauche, bassin et chutes d’eau du pavillon du Québec. On voit bien le Minirail ceinturant les sites des pavillons. Expo 67, Montréal, Québec, Canada.

Et, bien sûr, il y avait l’Expo même à visiter. Ce dont je me souviens le plus, ce ne sont pas seulement les pavillons fascinants, mais aussi la nourriture qui s’y trouvait. Nous avons pu essayer toutes les cuisines variées et authentiques du monde entier, sans avoir à quitter le Canada.

Il y avait des jours où il faisait si chaud que la glace fondait beaucoup et nous patinions presque sur les tuyaux. Nos costumes nous donnaient souvent l’impression d’être des survêtements. La grâce salvatrice était que nous courions à notre poste de recharge et attendions que la glace gèle à nouveau. Une véritable bénédiction et un grand soulagement. Plus tard, en octobre, il faisait plus frais et le problème était de ne pas avoir froid. En ce qui concerne les spectacles eux‑mêmes, chose étonnante, je me rappelle de peu de choses particulières ou de la chorégraphie.

Fait intéressant, à ce que je me souvienne… le spectacle sur glace était le seul sport d’hiver physiquement représenté sur place. Certes, c’était la saison estivale, mais en tant que pays au climat hivernal, est-ce que ce n’était pas un peu ironique? Pas de ski et pas de hockey en montre nulle part.

La question qui devrait aussi se poser est « comment les spectacles étaient-ils accueillis? ». Il y avait toujours une foule à chaque représentation et ils restaient pour applaudir avant de passer au prochain fantastique pavillon. Alors oui, ces spectacles retentissaient de succès.

Mais, l’essence d’Expo 67, pour moi, sera toujours l’énorme sensibilisation positive à une myriade d’expériences physiques, culturelles et émotionnelles. La camaraderie ressort pour moi, mais aussi l’occasion pour chacun de nous, à notre façon, d’avoir la liberté d’explorer, de nous produire et de partager ce chapitre sensationnel de l’histoire canadienne.

À l’Expo 67, le Canada a accueilli le monde et j’étais fier d’être là!

Susan et Paul Huehnergard

Comment s’entraîner pendant et après une pandémie

Tracey Wainman

par Tracey Wainman, championne canadienne

Affirmer que la pandémie a pris tout le monde par surprise serait bien le moins qu’on puisse dire. J’écoutais les nouvelles et je voyais ce qui se passait partout dans le monde, mais je ne pense pas que beaucoup de gens saisissaient que la situation au Canada pourrait s’aggraver aussi rapidement.

C’était la mi-mars lorsque la région du Grand Toronto a déclaré que tous les centres communautaires et patinoires fermeraient immédiatement. Même à ce moment, si vous m’aviez dit que nous ne pourrions retourner sur la glace pendant plus de 2 mois, je ne vous aurais pas cru.

La première semaine a été un choc.

J’ai pris la semaine pour dresser un plan qui non seulement m’aiderait, en tant qu’entraîneure et personne, mais aiderait aussi les patineurs à aller de l’avant. J’étais chanceuse d’avoir, comme amis proches, beaucoup d’autres entraîneurs de haut niveau. Il semblait que partout au pays, nous nous retrouvions dans des situations très semblables. Nous nous sommes tous regroupés et avons fait part de nos idées et préoccupations.

J’avais deux principaux objectifs en tête : je voulais garder en forme les patineurs de haute performance, afin qu’ils puissent retourner en toute sécurité et efficacement sur la glace. Je voulais aussi rester en contact avec les autres patineurs, pour les garder engagés et inspirés à poursuivre le patinage artistique, une fois que les patinoires rouvriraient. Après avoir partagé nos idées, le consensus était que Zoom, un outil de visioconférence virtuelle, serait la meilleure méthode pour atteindre ces buts.

Je n’ai jamais vraiment utilisé Zoom dans le passé, mais c’était l’outil parfait pour rester branché pendant les périodes d’isolement. Après avoir appris à l’utiliser, je me suis rapidement mise au travail et j’ai fait de mon mieux pour créer un horaire approprié, qui conviendrait à tous les patineurs.

J’ai recruté Gregor Flipowski et Alexander Zahariev pour l’organisation de leçons de saut hors glace. Ils étaient tous deux d’accord qu’il serait essentiel pour les patineurs de simuler les sauts hors glace pour faciliter la transition lorsqu’ils retourneraient sur la glace. J’ai aussi demandé à Sasha Litvak, un professeur de ballet qui travaille avec nous au club, s’il aimerait participer. Il a accepté de donner quelques leçons, ce qui a aidé les patineurs à accroître davantage leur flexibilité et leur amplitude de mouvements. Enfin, j’ai obtenu la participation du champion canadien en simple masculin, Roman Sadovsky, pour des leçons d’entraînement de la force et de conditionnement physique, ainsi que quelques leçons d’étirement. Fait intéressant, ceci a été aussi une très bonne façon de motiver Roman à organiser des séances d’entraînement avec les patineurs auxquels il enseignait et, sans doute, à rester en forme.

Roman Sadovsky

Bien que l’accent ait été mis sur les patineurs plus d’élite, nous travaillions toujours avec des patineurs âgés de 4 à 8 ans. Et, ils semblaient déterminés à participer aussi aux leçons sur Zoom. C’était très satisfaisant de voir tout le monde se réunir et avoir le but commun de poursuivre leur entraînement, même s’ils étaient coincés à la maison.

Dans l’ensemble, nous avons travaillé avec une cinquantaine de patineurs tout au long de la semaine. Et, je peux dire avec confiance que chacun d’entre eux était heureux d’avoir cette possibilité de s’entraîner et d’interagir avec leurs camarades et amis avec lesquels ils s’entraînaient.

Nous avons certainement fait face à quelques obstacles en cours de route, que ce soit un patineur qui avait du mal à rester motivé ou un simple conflit d’horaire. J’ai fait de mon mieux pour résoudre tous les problèmes. Je vérifiais périodiquement comment allaient les patineurs, afin de pouvoir constamment modifier le programme.

Un autre gros problème était la crise économique que la pandémie a créé, donc pour l’instant, nous avons offert gratuitement nos leçons sur Zoom, compte tenu de l’incertitude de la situation financière de chacun, dans un sport qui coûte déjà très cher. Dans l’ensemble toutefois, la motivation s’est certainement démarquée comme un défi commun pour les patineurs. Selon les patineurs, je les contactais en groupe ou individuellement pour les aider à traiter de leurs préoccupations.

Heureusement, nous avons eu la chance de compter des juges et des patineurs de niveau international comme conférenciers invités. Ils ont volontairement pris le temps de partager leurs expériences et leurs connaissances. J’ai aussi encouragé Roman à donner en retour et à répondre aux appels sur Zoom, en tant qu’invité. Qu’il s’agisse de partager ses expériences ou de donner une leçon, Roman est rapidement devenu très occupé avec les appels sur Zoom avec de nombreux clubs partout au pays, une précieuse expérience pour lui.

Bien que les leçons sur Zoom se soient avérées très efficaces, j’ai honnêtement détesté l’expérience de l’enseignement virtuel. Je me sentais très déconnectée et isolée. Aucune expérience d’enseignement en ligne ne pourrait remplacer le sentiment d’interagir avec un patineur et de le voir s’améliorer en personne.

J’avoue que de rester mentalement forte et motivée n’était pas tâche facile non plus, cependant je savais qu’il était important de le faire, non seulement pour moi-même, mais aussi pour aider les patineurs. Je me suis dit que si je succombais aux circonstances, les patineurs ne tarderaient pas à suivre.

Je me suis immédiatement créé un horaire quotidien, où j’aurais mes appels Zoom, j’irais faire des marches, je m’entraînerais et j’explorerais de nouveaux passe-temps. L’été dernier, j’ai eu un appareil photo en cadeau pour mon anniversaire, mais je n’y avais jamais vraiment touché, donc cela semblait être le moment idéal pour plonger dans la photographie. J’ai encouragé les patineurs à faire de même et c’était vraiment intéressant de voir comment la situation les a façonnés. Certains ont appris à jouer un instrument de musique, d’autres ont commencé à peindre et quelques-uns ont même trouvé le temps de créer un court métrage.

J’ai trouvé qu’en utilisant ces méthodes, je pouvais rester déterminée pendant 3 ou 4 jours, mais inévitablement, j’avais une journée qui était vraiment difficile à passer. Je pensais constamment à quand on pourrait retourner sur la glace. Et le pire, de loin, était l’inconnu. Peu importe à qui je parlais, personne ne semblait avoir une approximation fiable du moment où nous pourrions retourner sur la glace. Le nombre de cas de COVID-19 ne semblait pas diminuer.

Pour aggraver les choses, c’était la première fois depuis longtemps que je trouvais que la nutrition était un sérieux défi. L’ennui général et le stress émotionnel semblaient augmenter le nombre de visites à mon réfrigérateur. Malgré ces défis, j’essayais le lendemain de repartir à zéro et de continuer à suivre mon horaire quotidien de mon mieux.

C’est drôle, le jour de mon anniversaire a été notre premier jour de retour sur la glace. À ce moment, aucune patinoire publique n’était ouverte, y compris notre patinoire d’appartenance. Ainsi, les seules possibilités étaient des patinoires privées avec un maximum de cinq personnes sur la glace à la fois. Néanmoins, j’étais très reconnaissante de pouvoir patiner. J’ai donc décidé de commencer par les patineurs d’élite, parce qu’il était très difficile de trouver du temps de glace de coût abordable.

Tous les patineurs étaient très impatients de retourner sur la glace et d’exécuter toutes les habiletés auxquelles ils travaillaient avant la pandémie, mais j’ai insisté sur le besoin de procéder lentement afin de prévenir les blessures. La dernière chose dont ils avaient besoin était un autre revers. Nous avons commencé par une séance par jour, qui remplacerait l’une de leurs leçons hors glace sur Zoom. Et puis lentement, cette approche s’est répandue aux autres patineurs, à mesure que de plus en plus de patinoires se sont ouvertes et d’occasions se sont offertes. Tout récemment, le nombre de patineurs sur la glace est passé de cinq à dix, ce qui a permis à presque tous les 50 patineurs auquel nous enseignions en ligne de revenir patiner. Et, ce fut vraiment agréable de nous réunir avec de plus en plus de patineurs chaque jour, après ne pas les avoir vus pendant trois mois!

Cette expérience est certainement quelque chose qui nous sera impossible d’oublier. J’espère que tout le monde a fait de son mieux pour traverser cette pandémie. La priorité pour moi en ce moment est d’aider les patineurs à se remettre lentement à patiner.

La chorégraphie est toujours l’un de ces défis que j’essaie d’organiser, avec beaucoup d’autres inconnus. Quand pourrons-nous patiner dans notre club d’appartenance? Quand commencera la saison? Est‑ce qu’il y aura une saison? À quoi ressembleront les compétitions? … et probablement encore quelques douzaines de questions. Je suis toutefois heureuse que nous soyons, espérons-le, à la fin de cette pandémie. Et, j’ai hâte de voir quand j’obtiendrai une réponse au reste de mes questions.

Tracey Wainman

La chanson de Radford – Golden Hour

Quand le jour est fini et que la nuit ne fait que commencer …

 

Eric Radford a sorti son troisième single le 14 août intitulé Golden Hour. Eric est très heureux de partager son premier single électronique pour une ambiance estivale chill-out. Écoutez ci-dessous et profitez de la version complète sur Spotify ou iTunes!

« Inspirer tous les Canadiens à vivre la joie du patinage »

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