Balado: Ann Shaw | Chartrand: Ma vie actuelle : sur glace et hors glace | Le roi | Vies vécues: Paquin-Devine | Et plus……

En vedette Ann Shaw

Debbi Wilkes accueille Ann Shaw, membre du Temple de la renommée de Patinage Canada. En tant quancienne concurrente internationale de danse et maintenant officielle à la retraite, Ann a exploré toutes les parties du monde du patinage. Quil sagisse de juger des événements nationaux, mondiaux et olympiques ou de siéger au comité de danse de lISUles antécédents et les contributions dAnn ont aidé à promouvoir et à définir notre sport, au Canada et dans le monde entier.  

Pour des amateurs « à vie » du patinage, comme Ann Shaw, la passion pour le sport ne s’éteint jamais. Lengagement et la vision dAnn continuent à inspirer et à stimuler l’avancement du sport dans le cadre même de son évolution. 

Profitez de ce balado spécial, alors qu’Ann partagera certaines de ses expériences de patinage les plus mémorables. 

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*Balado uniquement en anglais

Ma vie actuelle : sur glace et hors glace

par Alaine Chartrand, championne canadienne

Un an s’est écoulé depuis que j’ai cessé de m’entraîner et de concourir et quelle année de croissance et d’apprentissage ce fut. Il y a deux ans, j’ai pris la décision de patiner une saison de plus pour moi-même et j’attendais avec impatience le début de mes études en kinésiologie, à l’Université York. Deux ans plus tard, je passe encore la majorité de mon temps dans une patinoire et aux études – seulement dans un rôle différent. J’ai commencé à travailler à plein temps comme entraîneure de patinage, en plus de poursuivre mes études universitaires, bien que ce soit dans une autre ville, à l’autre bout du pays.

Devenir entraîneure n’a jamais été quelque chose que je me voyais faire, à l’origine. Certains patineurs comptent devenir entraîneurs, dans leurs parcours de carrière – mais, ce n’était jamais ce que j’envisageais. Honnêtement, je pensais à l’entraînement comme moyen de payer mes frais de subsistance tout en poursuivant mes études, mais c’est rapidement devenu quelque chose que j’aime et que j’ai hâte de faire tous les jours. C’est un plaisir de voir un patineur s’améliorer et acquérir une nouvelle habileté. C’est aussi gratifiant de voir grandir la joie des patineurs pour ce sport et de les aider à traverser les moments difficiles.

L’été dernier, j’étais entraîneure au Club de patinage de Burnaby et au Club de patinage Sunset et à l’automne, lorsque mes études ont repris, j’ai dû m’en tenir à un club – le Club de patinage Sunset. J’ai eu l’occasion de travailler avec des patineurs de tous les niveaux, de ceux de Pré-Patinage Plus, qui faisaient leurs premiers pas sur la glace, aux patineurs juniors en cours de développement, initiés à leurs premiers éléments de patinage artistique, aux patineurs de Patinage STAR, travaillant sur leurs doubles sauts et même aux meilleurs patineurs de compétition, qui participent au Défi et aux Championnats nationaux. J’ai également donné des cours hors glace, y compris de sauts et de conditionnement physique, en plus d’organiser des séances d’information avec les patineurs et leurs parents.

En août dernier, j’ai assisté à ma première compétition en tant qu’entraîneure au BC Summer Skate 2019. J’accompagnais une patineuse du Club de patinage de Burnaby à sa première compétition de STAR 5. Bien qu’elle ait commis quelques erreurs et n’était pas satisfaite de sa performance, j’étais fière d’elle pour s’être relevée à sa première tentative de double boucle en compétition. Cette compétition a été révélatrice – quelle montagne russe d’émotions sont ces compétitions pour les entraîneurs! Je pense que j’étais plus stressée comme entraîneure que patineuse. Maintenant, je comprends mieux certaines des étrangetés des entraîneurs qu’on voit au plus haut niveau, qui regardent leurs patineurs concourir.

Toutes mes expériences à titre d’entraîneure, au cours de la dernière année, m’ont incité à travailler à ma certification d’entraîneure nationale, afin que je puisse avoir la possibilité d’assister aux Championnats nationaux de patinage 2020, à Vancouver, en tant qu’entraîneure.

Une chose à laquelle je ne m’attendais pas, à ma transition de patineuse à entraîneure, était d’adopter une perspective entièrement nouvelle sur le sport. J’ai pris les choses utiles que mes entraîneurs m’ont apprises, tout au long de ma carrière personnelle de patineuse, et j’ai commencé à les transmettre à la génération suivante.

Du même coup, j’ai pu revenir sur ma carrière et réfléchir aux choses que je changerais. Certaines étaient indépendantes de ma volonté en tant qu’athlète, mais maintenant en tant qu’entraîneure, je peux aider à contrôler ces aspects pour les patineurs auxquels j’enseigne. Une question importante est la promotion d’une image corporelle positive et la lutte contre le mythe selon lequel « il est préférable d’être maigre ». Ce mythe a malheureusement été ancré dans notre sport et continue d’avoir un impact émotionnel et physique sur de nombreux jeunes patineurs. C’est un sujet qui me passionne beaucoup à présent et j’ai même décidé de faire une dissertation à cet égard pour l’un de mes cours universitaires. Une autre chose que je ne faisais pas toujours bien, dans mon entraînement, était de travailler à la fois dur et intelligemment – je faisais bien le premier, mais pas toujours le second et il est très important de faire les deux. Le temps passé loin du patinage m’a donné l’occasion de prendre du recul, de songer de façon critique à ces questions et d’aider à éduquer les patineurs que j’entraîne.

À l’automne, j’ai eu l’occasion de diriger quelques séminaires en Colombie-Britannique et je dois dire que j’ai aimé le faire. Ayant grandi dans une petite ville, j’ai participé à de nombreux séminaires de patinage. C’était une façon pour moi d’être exposée aux meilleurs entraîneurs et patineurs dans le sport et d’apprendre quelque chose de nouveau que je pourrais ajouter à ma routine d’entraînement. Maintenant, étant de l’autre côté, je suis excitée et je sens que j’ai tellement de choses à offrir et à partager avec la communauté du patinage.

L’automne dernier, je suis retournée sur la glace pour une séance ouverte, après une pause de cinq mois. En tant que patineuse artistique de compétition depuis l’âge de 6 ans, je n’ai jamais pris plus d’une semaine de congé – ce fut une pause incroyablement longue. Depuis cette séance, j’ai essayé de patiner au moins une fois par semaine, pour l’exercice et le plaisir. C’était un sentiment tellement différent d’avoir le choix de patiner et la liberté de faire ce que je veux pendant mon temps sur la glace. Au Club de patinage Sunset, la plupart de mes collègues entraîneurs sont des étudiants universitaires dans la vingtaine et c’est donc un environnement agréable. Je patinais assez pour qu’on me demande de participer au spectacle de Noël de notre club, pour un numéro individuel et un numéro avec des entraîneurs. C’était angoissant, mais amusant de retourner sur la glace devant une foule, dans une nouvelle atmosphère.

J’aime rester au courant des nouvelles et des tendances actuelles en patinage, étant donné que j’ai toujours été une grande partisane de patinage – même pendant que le concourrais activement. À mes propres compétitions, je prenais le temps de regarder les séances d’entraînement et les compétitions d’autres disciplines. Alors, naturellement, lorsque les Internationaux Patinage Canada (IPC) ont eu lieu à Kelowna, en 2019, j’ai pris un vol rapide pour m’y rendre et regarder les programmes libres de patinage en couple et masculins. J’ai assisté à du patinage incroyable aux IPC. C’était génial de pouvoir regarder et encourager tant de mes amis patineurs, d’anciens coéquipiers et camarades d’entraînement, sans le stress de concourir moi-même. C’était sensationnel pour moi de retrouver ma chère amie Lubov Ilyushechkina et de voir en personne son retour à la compétition et l’exécution de sa levée caractéristique « d’appui renversé » – incroyable! J’ai également eu la chance d’être dans les gradins pour le magnifique programme libre de Nam Nguyen, sur une musique des Beatles, qui lui a valu une ovation délirante et la médaille d’argent. Ma présence à l’événement et le succès de l’équipe canadienne ont suscité en moi des sentiments contradictoires, étant donné que si j’avais continué à patiner la saison dernière, j’aurais probablement concouru à cet événement. Dans l’ensemble, c’était un bon test pour moi et j’ai aimé être de retour dans l’atmosphère et l’énergie d’une grande compétition, ainsi que de mettre en valeur mon côté de partisane de patinage.

En dehors du monde du patinage, je vais amorcer ma deuxième année en kinésiologie, à l’Université de la Colombie-Britannique. Le programme est difficile, mais, à bien des égards, le patinage m’a préparé à ce défi différent. J’aime la variété des cours offerts dans le cadre du programme de kinésiologie, comme l’anatomie et la physiologie, mais nous pouvons aussi suivre des cours en psychologie du sport et nutrition, qui sont des sujets qui m’intéressent et peuvent se rattacher à mes fonctions d’entraîneure. En ce qui concerne le campus, je ne suis pas certaine que je pourrais trouver mieux. D’immenses espaces verts ouverts avec une vue sur l’océan et les montagnes rendent la tâche un peu plus facile.

Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ces deux composantes de ma vie, j’ai essayé de dire oui à tout ce qui m’est proposé. En tant que patineuse de compétition au niveau des Championnats du monde, j’étais très stricte à propos des personnes et de ce que je laissais entrer dans ma vie et comment je gérais mon temps. J’avais tellement l’habitude de dire « non », qu’il s’agisse de voir des amis à l’extérieur de la patinoire, d’assister à des événements, de participer à certaines activités ou de manger certains aliments. Au cours de la dernière année, j’ai été en mesure de dire « oui » et, pour cette raison, j’ai eu beaucoup de premières. J’ai assisté à des festivals gastronomiques et des réunions sociales, je suis allée dans un spa, j’ai voyagé à bord d’un traversier, j’ai fait du ski et j’ai eu beaucoup plus d’aventures qui n’étaient tout simplement pas possibles lorsque je concourais.

Ces jours-ci, les fins de semaine me donnent l’occasion d’essayer divers restaurants locaux, de me rattraper sur mes devoirs et d’exercer mes fonctions d’entraîneure pendant quelques heures. Mon horaire ne change pas de septembre à avril, du lundi au vendredi – j’ai des cours le matin et je me rends à la patinoire en soirée.

En ce qui concerne la compétition, je pensais vraiment que j’aurais déjà pris une décision finale à propos de mon retour ou non à la compétition, mais d’un jour à l’autre, je passe encore de « non merci, j’aime ma nouvelle vie » à « je ne veux pas avoir de regrets dans quelques années ». J’ai entendu dire que lorsqu’ils envisagent de prendre leur retraite, de nombreux athlètes disent « savoir » quand le moment est venu pour eux de prendre cette décision. Je n’ai pas encore ressenti cet attrait d’un côté ou de l’autre et je me sens à l’aise maintenant de ne fermer aucune porte.

J’attends avec impatience le jour où nous pourrons tous participer à nouveau à des compétitions de patinage – quel que soit le côté de la bande où nous nous trouvons.

Le roi

Jan., 19, 2020
PHOTO: Greg Kolz

par Nancy Sorensen, officielle à la retraite

Le hongrois est une langue unique, qui n’appartient à aucun grand groupe linguistique. On dit qu’il est relié au finnois ou au turc, mais quand j’ai entendu ces langues parlées, je n’ai jamais été en mesure de reconnaître aucun mot. Un pays d’Europe avec une langue qui lui est propre! En hongrois, « kiraly » signifie « roi ».

Ede Kiraly est né à Budapest en 1926 et quand il était jeune, il pratiquait deux disciplines du patinage artistique, soit le patinage en simple et le patinage en couple, tout en faisant simultanément ses études. Diplômé en génie civil, de l’Université de technologie de Budapest, il a laissé sa marque sur le patinage artistique à l’échelon international. Ses succès ont été impressionnants. Après la Seconde Guerre mondiale, il a remporté quatre médailles européennes (trois d’or et une d’argent), cinq médailles mondiales (une d’or, trois d’argent et une de bronze) et une médaille d’argent olympique, dans les deux disciplines, en seulement trois saisons de compétition. De beaux exploits!

C’est à Londres, en 1950, avec sa partenaire Andrea Kekesy, qu’il a gagné la médaille d’or aux Championnats du monde. En patinage en simple, Ede a terminé deuxième derrière Dick Button, les deux hommes étant des patineurs hors pair. Tous deux ont joué un rôle déterminant dans l’exécution du double axel dans les épreuves masculines et tentaient déjà des triples durant l’entraînement. En patinage en couple, le duo formé d’Ede et d’Andrea a été l’un des premiers à exécuter, en compétition, la levée Axel par‑dessus la tête.

Politiquement, la Hongrie était dominée par l’URSS. C’était l’époque du Rideau de fer, du bloc de l’Est et du mur de Berlin. Les responsables des athlètes, nommés par le gouvernement, accompagnaient partout leurs équipes sportives. Un agent du renseignement de l’État hongrois voyageait avec Ede en tout temps, et gardait son passeport, ses papiers d’identité et ses documents de voyage.

Après les Championnats du monde de 1950, les grands patineurs devaient concourir à Paris, à la prestigieuse Grande Coupe de France. Ede était l’un d’entre eux. Les journaux parisiens ont signalé que le champion, Ede Kiraly de Hongrie, n’était pas arrivé. Où était-il? Dépourvu d’argent et de papiers d’identité, il s’était réfugié à Londres.

Âgé de 24 ans, Ede se sentait menacé. Il ressentait un danger constant, compte tenu du fait que de nombreuses personnes instruites étaient « purgées » en Hongrie et avaient reçu l’ordre de se joindre au Parti communiste. Sa défection a été démentie par le gouvernement hongrois. Leur « étoile » était tout simplement resté à Londres pour un entraînement supplémentaire avec l’entraîneur, Arnold Gerschwiler, et serait de retour en Hongrie.

Dick McLaughlin, de la famille General Motors, a joué un rôle déterminant dans l’arrivée d’Ede au Canada. Dick avait été un patineur de compétition accompli, médaillé dans des épreuves juniors et seniors au niveau national. Plus tard, il représenterait le Canada à titre de juge international et, de 1957 à 1959, il occuperait le poste de président de l’Association canadienne de patinage artistique, aujourd’hui Patinage Canada. Ede, maintenant appelé Ed, s’est joint au Club de patinage artistique d’Oshawa, à titre d’entraîneur.

Dans les années 1940 et 1950, le club d’Oshawa figurait parmi les clubs les plus prospères de l’Ontario, comptant des juges de niveau national, comme Ian Greenway, et une impressionnante liste de médaillés canadiens, dont Alan Anderson, Dawn Steckley, David Lowery et Geraldine Fenton. Ed entraînerait des talents de patinage de premier ordre. Chaque été, il exerçait ses fonctions d’entraîneur à l’école de patinage estival de Cobourg et, en 1952, il a travaillé avec Marlene Smith, qui a remporté le titre senior féminin aux Championnats canadiens de cet hiver-là.

Un patineur naturellement athlétique a commencé à s’épanouir sous la direction d’Ed. Il a même donné de son temps à ce patineur qui, croyait-il, avait un potentiel international. Ed Kiraly a été le premier vrai entraîneur de Donald Jackson. Il était à la fois un ami et une source d’inspiration pour le jeune patineur. Plus tard, quand j’ai vu Don patiner, j’ai pu voir un peu d’Ed dans son patinage.

Deux catastrophes se sont produites lorsque les patinoires de Cobourg et d’Oshawa sont passées au feu. Ni l’un ni l’autre de ces deux sites n’a retrouvé son potentiel antérieur en ce qui concerne l’entraînement de patineurs d’élite. Ed Kiraly est ensuite devenu entraîneur au Club de patinage artistique de Peterborough et son déménagement dans cette ville a amélioré ses perspectives en ingénierie et consultation.

Les séances de patinage artistique avaient lieu dans le nouveau Memorial Centre, foyer des TPT Petes (maintenant, seulement « les Petes »), une équipe de hockey junior majeur sous l’égide des Canadiens de Montréal, l’équipe principale.

L’une de nos séances d’entraînement se déroulait un peu avant un jeu dirigé de hockey des Petes. Les joueurs, les bâtons de hockey prêts, cognaient sur les bandes, turbulents et impatients, éclatant de rire chaque fois qu’un patineur trébuchait ou tombait.

Un soir particulier, Ed s’est approché des garçons et les a invités sur la glace. Ils ont fait une course en patinage avant en premier, mais n’ont pas pu rattraper Ed. En patinage arrière, il les a complètement laissés dans son sillage. Quelques autres manœuvres ont convaincu les joueurs que le patinage artistique était peut-être beaucoup plus difficile qu’ils ne le pensaient. Homme bien élevé qu’il était, Ed a expliqué comment certaines personnes aiment glisser, danser sur la glace et bouger au son de la musique. D’autres, comme eux, préfèrent le concept d’équipe, l’effort commun. « Nous faisons tous des erreurs parce que nous continuons à apprendre. Je pense qu’il y a de la place sur la glace pour nous tous. N’est-ce pas? Il n’y a jamais eu de problème par la suite.

La Révolution hongroise de 1956 a donné à Ed l’occasion d’amener sa mère au Canada. Ne sachant pas l’anglais, Mme Kiraly a trouvé du réconfort auprès des six familles hongroises de la ville, ma famille étant l’une d’elles.

C’est pendant l’emploi d’Ed, à Peterborough, qu’une nouvelle facette de ses talents s’est dégagée, au grand plaisir du club de patinage et surprenant peut-être Ed lui-même.

Les carnavals! Comment est-ce qu’un club de patinage survit? Les cotisations et le carnaval annuel! Les compétitions de club étaient des événements chaudement disputés puisque les résultats de la compétition déterminaient généralement qui obtiendrait un solo dans l’un des numéros du spectacle. Tout le monde y participait. Les pères construisaient des décors et des accessoires et s’occupaient des projecteurs, tandis que les mères cousaient les costumes et organisaient l’arrière-scène. Il y avait des emplois bénévoles pour tout le monde.

Ses fonctions d’entraîneur et une présentation annuelle de patinage à accomplir, en plus de ses responsabilités en ingénierie, Ed a magnifiquement relevé les défis. À chaque occasion qui se présentait, il assistait à des spectacles professionnels pour y trouver des idées. L’inspiration venait d’autres carnavals, même ceux de l’autre côté de la frontière à New York. Avec des concepts empruntés, modifiés et originaux, Ed concevait et chorégraphiait tous les numéros lui-même. J’ai toujours été étonnée de voir comment il pouvait se souvenir de tous les pas et mouvements, alors qu’il a travaillait avec un groupe, puis d’autres, sans jamais les mélanger ou oublier un pas. Il était un grand visionnaire, capable d’imaginer le mouvement des groupes sur la glace et la façon d’interagir et de les adapter à des thèmes et des routines spécifiques.

Ed croyait que les figures et le style libre avaient un lien spécial. À chaque carnaval, Ed tentait d’éduquer un public axé sur le hockey à propos des concepts de base du patinage artistique. Il glissait avec un patin géant en carton et le déplaçait de diverses façons pendant que l’annonceur parlait de carres intérieures et extérieures. Patin en carton mis à part, Ed démontrait les carres et les virages, suivis d’une séquence de jeux de pieds, de virages et de carres au ralenti, identifiés par l’annonceur. Pour conclure, il exécutait des pas identiques, à pleine vitesse, comme dans un programme de style libre réel, de sorte que le public puisse comprendre et vraiment « voir » le rapport.

Pour un peu de variété, à certains carnavals, sur la glace propre après l’entracte, un certain nombre d’entre nous s’exerçait sur la glace à exécuter diverses figures. Ed, avec son patin géant, glissait autour montrant l’inclinaison de la lame pour les différentes carres dans les figures en cours d’exécution. Je faisais toujours la boucle avec changement de carre du cinquième test. Ces démonstrations étaient bien accueillies.

Bien sûr, dans chaque production, Ed exécutait un solo qui comprenait le double axel, le saut distinctif à l’époque. Son premier rappel était généralement une foule de jeux de pieds complexes et vertigineux avec un simple axel suivi d’un double axel, pour montrer au public la différence. C’était le deuxième rappel que nous adorions. Sa pirouette assise avec changement était formidable, ses jambes démontrant le changement d’un pied à l’autre. Les spectateurs ravis comptaient le nombre de fois qu’il changeait de pied.

Ed avait un grand attrait pour le public. Il se présentait toujours avec un sourire, maintenait un contact visuel avec les spectateurs et sa présence et sa personnalité se dégageaient sur la glace.

Comme à tout autre carnaval, le club de Peterborough invitait des patineurs. Dans une des éditions, Andrea Kekesy Bernolak, l’ancienne partenaire d’Ed, maintenant entraîneure à Pembroke, en Ontario, était une invitée spéciale. Andrea a patiné en solo, mais c’est quand elle et Ed ont patiné ensemble que c’est devenu sensationnel, cette conscience de partenaires ne faisant qu’un, l’unisson, le respect évident et la confiance de l’un pour l’autre. Ensuite, dans une conversation avec Andrea, elle m’a dit que leurs programmes de patinage en couple pour les Championnats du monde étaient si harmonieux que la main d’Ed était toujours là, prête à saisir sa main. De vieilles rumeurs laissaient entendre qu’Andrea et Ed avaient eu une liaison amoureuse, mais Andrea a rencontré et épousé quelqu’un d’autre. Ed ne s’est jamais marié.

En 1958, des patineurs russes formant une équipe de patinage en couple ont participé aux Championnats du monde pour la première fois. En 1960, les Soviétiques sont revenus avec deux équipes de patinage en couple et deux patineurs en simple. Vancouver a accueilli la compétition et à l’époque de la Guerre froide, l’apparition des Russes était importante et suscitait un grand intérêt. Le championnat venait juste de se terminer. Pour ajouter à notre liste de participants au carnaval, Ed a réussi à inviter les deux équipes de patinage en couple russes dans le cadre de notre présentation locale, une invitation que ces patineurs ont acceptée!

Le journal The Peterborough Examiner, la télévision locale et les rédacteurs de potins étaient absolument frénétiques! Les Russes venaient… à Peterborough! Les ventes de billets ont grimpé en flèche. Nos trois spectacles du vendredi soir, du samedi matin et du samedi soir, étaient à guichets fermés, avec des spectateurs entassés aussi étroitement que les règlements relatifs aux incendies le permettraient.

Les officiels du club et Ed étaient très excités, mais inquiets. Comment le public réagirait-il à un ennemi durant la Guerre froide? Y aurait-il un problème? Pour s’assurer de toujours bien voir ses athlètes, le chef d’équipe soviétique a exigé que ses patineurs se produisent avec un plein éclairage, sans projecteur ou coin obscur.

Les spectateurs ont eu de quoi être fiers d’eux-mêmes. Chaque représentation a reçu des applaudissements enthousiastes, invitant des rappels. Tous les spectateurs se sont pâmés d’admiration quand l’une des équipes russes de patinage en couple a exécuté ses glorieuses spirales de mort, qui sont plus tard devenues un élément distinctif pour eux. Oleg et Ludmilla Protopopov commençaient tout juste à faire bonne impression dans le patinage en couple de calibre mondial. Plus tard, ils deviendraient des membres éminents de l’élite du patinage en couple et des champions mondiaux et olympiques.

Les médias se sont déchaînés! Les séquences vidéo ont dominé la télévision locale et une couverture du carnaval figurait dans l’Examiner. Pour Ed, c’était un coup incroyable! La participation des Russes à notre carnaval a été une première fantastique! Sous la tutelle d’Ed Kiraly, les productions du Club de patinage artistique de Peterborough sont devenues l’un des carnavals amateurs les plus réussis de l’Est du Canada.

Au banquet qui a suivi, le groupe soviétique s’est assis ensemble, les femmes dans leurs robes à dentelle et les hommes en habits identiques. Comme prévu pour des athlètes du bloc de l’Est, ils étaient accompagnés et bien gardés par divers accompagnateurs, une présence constante.

J’ai quitté Peterborough à l’automne 1960 et j’ai perdu le contact avec la ville et ses activités. La seule chose que je savais était qu’Ed Kiraly était toujours là, alliant ses engagements en patinage et ingénierie.

En 1997, le 50e anniversaire du Club de patinage artistique de Peterborough a eu lieu au Memorial Centre. J’y ai assisté. Qui était assis juste derrière moi, mais Ed Kiraly! Pendant le spectacle, une annonce a été faite au sujet d’un ancien champion du monde et entraîneur du club.  « Un grand applaudissement pour M. Ed Kiraly! ». Un projecteur braqué sur Ed et des acclamations, des applaudissements et une ovation ont merveilleusement reconnu sa contribution au patinage artistique et à Peterborough.

Quand la mère d’Ed est décédée, il est devenu ingénieur à plein temps. Il a vécu à Peterborough jusqu’à sa mort en 2009, à l’âge de 82 ans.

Le Club de patinage de Budapest a proposé à la Fédération hongroise de patinage de nommer une nouvelle patinoire en son honneur. La motion a été adoptée à l’unanimité avec une grande marque d’approbation et des applaudissements. On pourrait dire qu’Ed était rentré comme le champion qu’il a toujours été.

Ed Kiraly a fait preuve à la perfection des « qualités d’un roi ».  Il était un athlète et un champion de classe mondiale, une personne éduquée, un ingénieur réputé, un entraîneur, un chorégraphe talentueux et un planificateur de productions novateur. Il avait connu le danger et les intrigues politiques et s’était taillé une nouvelle vie dans son pays d’adoption. Il avait toujours été un parfait gentleman. Ede Kiraly faisait honneur à son nom.

Pierrette Cecilia Paquin Devine

C’est avec une immense tristesse que nous vous faisons part du décès de Pierrette Cecilia Paquin Devine survenu le 17 septembre 2020 à l’âge de 90 ans, elle est décédée paisiblement chez elle à Luskville.

On se souviendra des accomplissements athlétiques de Pierrette, entre autres qu’elle a été deux fois médaillée d’Or canadienne et la première femme en Amérique du Nord nommée juge olympique en patinage artistique. Elle a contribué au développement des patineurs comme juge, évaluateur et comme entraîneur au Québec. Toute une génération de patineurs se souvient d’elle.

Vos messages de condoléances peuvent être transmis via le Coopérative funéraire de l’Outaouais

*Skate Guard Blog uniquement en anglais

Un petit trésor pour Lauren Senft – membre de l’équipe nationale de danse sur glace et patineuse internationale

Lauren Senft & Leif Gislason

Une belle petite fille en bonne santé, Brixley Rae Senft Cosman est née le 21 septembre 2020 (trois semaines d’avance). Elle est arrivée à 3 h 9 et pesait 7,06 lb.

Lauren plaisantait qu’elle voulait sa propre date et son mois de naissance, puisque sa date prévue d’accouchement était le 6 octobre. L’anniversaire du père de Brixley est le 1er octobre et celui de sa sœur Makenna, le 7 octobre, et comme si ce mois ne comptait pas assez de célébrations, il y a aussi l’Action de grâce! Maman croit que « Brixley aime son anniversaire autant que moi et est arrivée tôt pour s’assurer qu’elle aura sa propre journée spéciale ».

La famille s’adapte à un nouveau quotidien de nuits blanches et d’une multitude de couches, mais en aime chaque minute. « Avec la folie de l’année 2020, nous sommes tellement heureux d’accueillir une petite fille dans notre famille en ce moment. Le monde pourrait sembler différent aujourd’hui, mais ma famille aussi. Nous ne nous concentrons pas sur le passé et ce qui était, mais plutôt sur un tout nouvel avenir à ce stade actuel de nos vies. Ce ne sera pas parfait, mais nous nous lançons dans cette nouvelle aventure ensemble, en famille » a signalé Lauren.

Félicitations à la famille Senft et Cosman!

Elizabeth Putnam et Patrick Chan se marient!

Photo:@jordiehennigar

Toutes nos félicitations aux anciens membres de l’équipe nationale, Patrick Chan et Elizabeth Putnam, qui se sont récemment mariés dans la magnifique ville de Tofino, en Colombie‑Britannique!

Nous envoyons beaucoup d’amour et de bonheur!

Photo:@jordiehennigar
Photo:@jordiehennigar

« Inspirer tous les Canadiens à vivre la joie du patinage »

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