Kawahara à l’Oscar’s et Points saillants olympiques de nos anciens (partie 2)

Sarah Kawahara, ancienne patineuse et membre du Temple de la renommée de Patinage Canada, sur le tapis rouge cette année, à la 90e cérémonie des Oscars!

Notre très chère Sarah Kawahara a chorégraphié le récent film Moi, Tonya, en nomination pour la meilleure actrice dans un second rôle, la meilleure actrice et le meilleur montage. Allison Janney, une ancienne patineuse artistique, qui a aussi joué le rôle de la mère de Tonya dans le film, a gagné l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.  

Sarah raconte son excitante entrevue sur le tapis rouge.

« Le tapis rouge était toute une expérience! »

« Le tapis rouge est très long et large et les deux tiers sont bordés de spectateurs et le dernier tiers, le mur panoramique des Oscars. L’escorte d’E! ne savait pas trop où m’emmener, donc j’ai pu me diriger vers l’escalier menant au théâtre et voir le tapis en entier. »

« Beaucoup de membres de la « presse » étaient entassés avec leurs caméras et animateurs de télévision sur toute la longueur du tapis. Il avait plu la veille, donc il était recouvert d’une structure claire. Heureusement, le soleil est sorti juste à temps pour mon entrevue. »

E! Live hôtes Jason Kennedy et Zuri Hall

« Il n’y avait pas de bouteilles d’eau sur le tapis rouge. J’ai pensé, bon, je vais changer de chaussures et enlever mon manteau une fois que je serai là et j’espère qu’il y aura de l’eau embouteillée… hé bien, tous les membres de la « presse » avaient apporté leurs propres bouteilles. J’étais naturellement un peu nerveuse et je sentais comme si je devais me racler la gorge, ce qui n’arrive presque jamais. La nervosité, sans aucun doute… le réalisateur a dit qu’on tournait dans « 45 secondes, 30 secondes, détendez-vous c’est une entrevue de seulement 5 minutes, vous y parviendrez », un compte à rebours avant que j’étouffe devant la caméra et pas une goutte d’eau… « dans 5, 4, 3, 2… ».

« Quoi qu’il en soit, le tournage EN DIRECT, c’est vraiment EN DIRECT … un point c’est tout! »

Il y a deux semaines, nous avons présenté des souvenirs d’anciens olympiques de Megan Wing, Aaron Lowe et Sally Rehorick. Ce blog est la deuxième partie des faits saillants olympiques de Sally et un récit récent de l’expérience d’un anciens Mike Slipchuk en tant que chef d’équipe pour notre équipe de patinage artistique aux récents Jeux olympiques d’hiver de 2018 à Pyeongchang.

Sally Rehorick – Tout feu tout flamme aux Jeux olympiques. Vivre l’exaltation, faire face à la pression* (Partie 2)

Salt Lake City 2002, chef de mission

Comment devient-on chef de mission pour l’équipe olympique canadienne? Dans mon cas, c’était un processus concurrentiel : demande, présentation faite au comité de sélection, approbations par l’intermédiaire du COC. J’étais membre élue du conseil d’administration du COC à l’époque.

Comme je l’ai mentionné au début de ce blogue, une caractéristique déterminante de ces Jeux était l’aspect de sécurité en raison des événements du 11 septembre 2001. Ceci a continué d’être un sujet de préoccupation pour nous, tout au long des Jeux. Dans le cadre de notre planification d’urgence, à titre de porte-parole en chef de l’équipe, je devais savoir où se trouvait chacun des 305 membres de notre équipe, en cas d’incident lié à la sécurité, dans les trente minutes d’un tel incident. Nous avons installé un téléphone rouge à l’Auberge olympique du Canada, en cas d’urgence. Nous avons informé tous les athlètes et les autres membres de l’équipe de la marche à suivre en cas d’incident. Bien que quelques situations nous aient causé du souci, rien de grave ne s’est produit. Félicitations aux États-Unis pour leur plan de sécurité bien conçu et exécuté.

La plupart des gens de patinage artistique se souviendront du scandale de l’épreuve de patinage en couple et de la controverse en matière de notation qui a initialement mené à un classement en deuxième place de notre équipe de patinage en couple, composée de Jamie Sale et David Pelletier, après l’équipe russe de Berezhnaya et Sikarulidze. Il était évident que les Canadiens étaient meilleurs. Pendant les Jeux, il s’est dégagé que des pressions avaient été exercées sur certains juges (bien que la juge française ait été la plus ciblée) pour mettre les Russes en première place. Sans entrer dans trop de détails (ce qui exigerait tout un livre!), je tiens à rétablir les faits en ce qui concerne comment le CIO a décidé d’attribuer une deuxième médaille d’or à Jamie et David, moins d’une semaine après l’épreuve.

Le lendemain du programme libre, je me suis entretenue avec les juges qui avaient mis Jamie et David en première place. Ils m’ont dit ce qui s’était passé à la réunion des juges, tenue après l’épreuve, lorsque la juge française a admis que sa fédération avait fait pression pour accorder la première place aux Russes. J’ai immédiatement téléphoné à Dick Pound, du CIO, pour l’informer de ce qui s’était passé et j’ai demandé que le président du CIO, Jacques Rogge, soit inclus dans la conversation. J’ai convoqué une réunion de l’équipe d’intervention d’urgence du COC (dont j’étais membre) et j’ai suggéré qu’une deuxième médaille d’or soit proposée. J’ai fait remarquer qu’il y avait eu un précédent à cet égard, dans le cas de la nageuse synchronisée canadienne, Sylvie Fréchette, qui avait reçu une médaille d’or plusieurs années après ses Jeux, pendant lesquels il y avait également eu une anomalie relativement à la notation. Dick Pound est rapidement passé à l’action et après quatre jours de travail intense et de négociations, le président Rogge a annoncé qu’une deuxième médaille d’or serait décernée à Jamie et David. Il faudrait vraiment écrire un livre sur les tenants et aboutissants de ce qui s’est passé ces jours‑là – ce n’était pas été facile!

Bien que le patinage artistique en couple ait suscité le plus de publicité, pour moi, comme chef de mission, c’est l’incident de dopage dans les épreuves de ski de fond qui demeure la situation la plus frappante de l’ensemble des Jeux. Le matin du dernier jour des Jeux, quelques heures à peine avant la cérémonie de clôture, j’ai reçu un appel du chef de notre équipe de ski de fond. On annonçait, dans les nouvelles, que les deux femmes russes qui s’étaient classées première et deuxième dans l’épreuve de 30 km, ce jour-là avaient obtenu des résultats positifs pour l’EPO (érythropoïétine), une substance destinée à améliorer la performance, principalement utilisée pour les épreuves d’endurance. Leurs médailles pour cette épreuve ont été confisquées. Il s’agissait des mêmes deux athlètes qui avaient terminé aux premier et deuxième rangs dans l’épreuve de sprint à laquelle la Canadienne Beckie Scott avait concouru, durant la première semaine des Jeux. Beckie avait remporté la médaille de bronze. Si on pouvait aussi prouver la présence d’EPO lors de l’épreuve de sprint, Beckie devrait recevoir la médaille d’or. Le lancement d’un appel au Tribunal arbitral du sport (TAS) exigerait une lettre détaillée du COC, envoyée promptement au TAS. L’organisation d’un tel appel a exigé le reste de la journée et notre médecin en chef et moi-même avons passé l’entière cérémonie de clôture (assis dans les gradins) à composer la lettre pour qu’elle parvienne aux bureaux du TAS avant que la flamme olympique ne soit éteinte. Tout délai signifierait que les Jeux étaient officiellement terminés et un appel serait un processus beaucoup plus long. Sur ces deux photos figurent Beckie, Bob Foxford (le médecin en chef) et moi, peu de temps avant de quitter pour la cérémonie de clôture, discutant de la question et Beckie et moi à la cérémonie où elle a reçu sa médaille d’or, deux ans après les Jeux.

Le réseau de télévision CBC m’a suivie pendant quelques semaines avant les Jeux, s’intéressant au fait que je m’occupe de tous les sports. Une partie de la vidéo a été tournée pendant les Jeux. Voici le résultat : Peter Jordan’s It’s an Olympic Living.

Turin 2006, Commission d’évaluation des officiels pour le patinage artistique

Compte tenu de la mise en application du nouveau système international de notation en 2004, une nouvelle méthode d’évaluation du rendement des juges a été instituée par l’ISU. Cette Commission d’évaluation des officiels a été nommée pour examiner plus de 30 000 notes attribuées pendant les Jeux olympiques d’hiver de Turin. Je suis membre de cette Commission depuis sa création et j’ai joué ce rôle à une trentaine de compétitions et championnats internationaux. Voici une photo de trois des quatre membres de la Commission aux Jeux olympiques d’hiver de 2006, à Turin : Joe Inman (États-Unis) Sissy Krick (Allemagne) et moi.

Vancouver 2010, membre du Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO)/Beijing 2008, chef de la délégation d’observateurs du COVAN aux Jeux olympiques de Pékin

Ce fut la première et seule fois que j’ai été impliquée avec le COJO. Alors que tous mes autres rôles aux Jeux étaient en tant que bénévole, j’étais membre de l’équipe de cadres supérieurs pour Vancouver 2010, un rôle rémunéré, depuis près de quatre ans. Pendant la majeure partie du temps, j’étais directrice des Services à la clientèle internationale. Ces Services s’occupaient de toute la planification et des services pour la famille olympique (p. ex. membres du CIO, présidents et secrétaires généraux des fédérations internationales de sport et autres dignitaires, tels que les chefs d’État). Dans le cadre de ce rôle, j’ai dirigé la mission d’observation aux Jeux olympiques de 2008, à Pékin. Deux cents observateurs de Vancouver 2010 ont assisté aux Jeux de Pékin pour examiner leur fonctionnement. Trois mois avant le début de nos Jeux, j’ai été nommée directrice des langues officielles pour les services de traduction. Ce rôle s’est poursuivi jusqu’à la fin des Jeux paralympiques. Mais, pendant les Jeux olympiques, j’ai joué ce qui s’est avéré mon rôle préféré de tous : commentatrice pour Axel Radio, un service sur place pour les spectateurs au site de patinage artistique. Dans le cadre de ce service dirigé par Ted Barton, notre rôle était de faire des commentaires éclairés (et amusants!) sur tout sujet, allant des costumes à ce qu’il faut observer dans le Tango Romantica! Les spectateurs achetaient des écouteurs pour nous entendre et se servaient de leurs téléphones cellulaires pour nous texter des questions. Cette photo montre notre installation (David Kirby, le commentateur invité Maurizio Margaglio et Ted juste en dessous de nous.

Le très apprécié Jamie McGrigor (voir l’article du New York Times : On Radio, Experts Mix Fun with Games ) est absent de la photo.